La Turquie a appelé hier l'Iran à «réévaluer sa politique régionale», poursuivant une guerre des mots entre ces deux acteurs incontournables du conflit syrien qui s'accusent mutuellement de déstabiliser le Proche-Orient. Après plusieurs jours d'échanges acerbes, le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères a accusé l'Iran de «ne pas hésiter à renvoyer dans des zones de guerre des gens venus trouver refuge». «L'Iran devrait (...) réévaluer sa politique régionale», a ajouté Hüseyin Müftüoglu dans un communiqué publié hier sur le site du ministère. Rivaux historiques, Ankara et Téhéran ont développé ces derniers mois une coopération fondée sur le pragmatisme, parrainant ainsi, avec Moscou, une trêve qui, malgré des violations répétées, a permis de réduire l'intensité des combats en Syrie. Au cours du week-end, le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu a accusé l'Iran de vouloir «transformer la Syrie et l'Irak en (pays) chiites».Quelques jours plus tôt, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait évoqué, lors d'une tournée dans plusieurs pays du Golfe, le danger du «nationalisme persan»