A Tizi Ouzou, les partis semblaient confiants quant à leur capacité de rafler la mise le jour «J». Après les grincements de dents qui ont accompagné la confection des listes, place maintenant au travail le plus difficile, qui est de convaincre les électeurs. C'est justement à ce niveau que surgissent beaucoup d'interrogations sur les critères qui ont présidé au choix des commissions. Les candidats pourront-ils convaincre les électeurs qu'ils sont la solution pour leurs problèmes quotidiens? Hier dans l'après-midi, beaucoup de candidats sont restés injoignables. Les choses n'étaient pas encore claires, arguaient certains d'entre eux. Mais, s'agissait-il d'attendre que les choses soient plus claires? D'ailleurs, seul le FLN a su garder la marmite couverte jusqu'à hier après-midi. Les autres partis, malgré quelques remous, ont su dépasser la tempête et annoncer les listes officielles. C'est le FFS, confiant en sa commission, qui a ouvert le bal. A Tizi Ouzou, c'est Aziz Bahloul qui conduit la liste du parti d'Ait Ahmed. Annoncée, il y a quelques jours, la liste n'a provoqué aucune contestation, du moins publiquement. C'est le cas également du RCD qui a suivi en annonçant sa liste conduite par Issaoune, élu à l'APW. Malgré le fait que le candidat ne possède pas un CV, à l'instar de ses concurrents, les grosses pointures du parti, les contestations n'ont pas dépassé le seuil de la porte. La parti d'Amara Benyounès, le Mouvement populaire algérien également confectionné sa liste loin des regards et loin des médias locaux. Ould Taleb, le jeune maire d'Aïn El Hammam conduit la liste qui semble faire l'unanimité. Par contre, un grand bruit a marqué la confection de la liste du RND. Il aura fallu l'intervention des hautes instances nationales pour aplanir le différend sur le nom qui devait conduire la locomotive RNDiste de TiziOuzou. Finalement, après Sid Ali Zmirli choisi en premier lieu, il sera remplacé par Tayeb Mokaddem. Ce dernier a fait deux mandatures, ce que contestent les militants pro Zmirli, mais il a su gagner l'estime des gens durant ses deux mandats, rétorquent les autres. Finalement c'est le dernier argument qui l'a emporté. En fait, beaucoup d'observateurs considéraient que les prochaines échéances ne présentaient pas beaucoup de configurations. Les partis n'ont pas beaucoup le choix et c'est ce qui semble guider la confection de leurs listes. En réalité, ajoutent nos interlocuteurs, ils ne comptent pas trop sur les électeurs indépendants. Leurs candidats n'ont pas l'aura capable de convaincre les gens d'aller voter en masse. Conscients que les populations sont de plus en plus sceptiques, ces derniers comptent puiser dans leurs réservoirs de militants pour arracher les sièges. D'ailleurs, cette thèse est confirmée par la course sans merci aux quatre premières places dans les listes. Sur ce terrain, ajoutent nos interlocuteurs qui connaissent le champ politique local, les partis qui ont une assise solide ont plus de chance. Par ailleurs, dans cette seconde phase de la course à la prochaine mandature, il ne faut pas oublier que certains candidats indépendants sont capables de secouer le cocotier politique local. Jusqu'à hier, deux listes avaient toutes les chances d'aller au charbon, Noureddine Aït Hamouda et Omar Aït Mokhtar. Le premier va certainement grignoter une partie des militants du RCD, étant déjà militant de ce parti avant de claquer la porte. Ce qui accroît ses chances, c'est la nature de la liste actuelle qui a écarté les grosses pointures du parti jouissant de l'aura des militants. Enfin, à moins d'une surprise, les partis partent à chances égales, vu leurs capacités à mobiliser leurs militants. Quant aux électeurs, c'est une autre paire de manches. A moins de stratégies de communication élaborées dans les directions nationales pour pallier la carence, l'électeur non-militant s'occupe à présent de son quotidien fait de fermetures de routes, de sièges de daïras, de communes pour se faire entendre. Il a oublié qu'il est représenté dans toutes les assemblées. Une aubaine et un réservoir inestimable pour les candidatures indépendantes si elles savent élaborer des stratégies de communication pour leurs campagnes.