Le FLN, seul parti politique présent à moins de 20 jours des élections partielles. La campagne électorale de proximité bat son plein au niveau de la commune de Boukhelifa. C'est plutôt un travail de fourmi que chaque liste tente de mener auprès des citoyens. Ainsi, cinq listes, dont une seule partisane conduite par le FLN, sont entrées en lice, toutes confectionnées sans grand bruit ni tapage, comme si chacun connaissait sa place. L'essentiel c'est de faire réussir son parti (liste). Pour le FLN, seul parti politique présent et pour la première fois après le multipartisme, sa liste est conduite par un vieux moudjahid retraité, militant du parti depuis la guerre de Libération et qui, au demeurant, est sa première expérience. Il y a lieu de reconnaître que là où les grosses pointures, les partis traditionnels de la région, à savoir le FFS et le RCD, n'ont pas réussi à avoir leurs listes, l'ex-parti unique l'a fait. Pour ce qui est des indépendants, les deux listes ayant participé aux élections d'octobre 2002, chapeautées respectivement par Djahnine Salah, maire sortant avec quatre mandats consécutifs, et Zerouklane Abdellah, ex-cadre avec deux mandats APW, ont reconduit, à quelques exceptions près, la majorité des éléments constituant leurs listes respectives. Quant aux deux autres candidats indépendants, en l'occurrence Chekkal Abdelkrim, technicien dans un bureau d'études, et Maâzouz L'hacène, médecin généraliste, c'est leur première entrée en scène. Par ailleurs, pour les deux premiers candidats, à savoir Zerouklane Abdellah et Djahnine Salah, ayant livré un combat âpre lors des dernières élections municipales, la donne semble changer, notamment avec l'entrée en course de Chekkal Abdelkrim, représentant l'arch Aït Mimoun. Bien qu'il ne fasse pas l'unanimité chez la population de sa tribu, vu l'existence de voix discordantes et des candidats issus de sa localité, la rue parle plutôt que la majorité lui est acquise du moins dans son fief. Et quand on dit l'arch Aït Mimoun, on pense machinalement à l'arch Aït Slimane. Car loin de nous de faire renaître les vieux réflexes, une culture fortement ancrée, bien qu'on veuille parfois atténuer ses effets, ici comme ailleurs, on vote tout d'abord par affinités tribales, familiales, claniques... et autre clientélisme. Autrement dit, après l'engouement suscité avec l'avènement du multipartisme où le vote était partisan, notamment pour le FFS et le RCD qui n'ont pas accédé aux aspirations populaires, et c'est le cas de la majorité des communes, désormais on vote pour la personne de sa famille, de son clan ou pour avoir des avantages, osons le mot, et rarement pour des compétences et l'intégrité, reconnaît-on à l'unanimité, même avec quelques réticences doublées de scepticisme pour certains, sinon tout le monde connaît tout le monde ou presque, et le choix n'est pas si difficile. Mais il n'est pas aussi facile que cela, puisque quand une tête de liste est intègre et compétente, d'autres éléments de sa liste ou du moins ses proches ne sont pas si exemplaires et ne font pas l'unanimité, d'où le désintéressement des électeurs potentiellement acquis, estiment certains. En attendant, de même que chaque candidat donne sa liste comme favorite et avec beaucoup de ferveur, l'on s'attend, par ailleurs, lors de cette campagne électorale officiellement entamée, que chaque liste nous présente son programme amplement détaillé et les capacités de sa réalisation, au lieu de verser dans des généralités et des discours évasifs frôlant l'insulte et provocant l'animosité. Pour quelques informations, Boukhelifa est une commune de 10.000 habitants, selon le recensement de l'année 1997. 6250 inscrits durant les élections de 2002, avec 35% de votants pour ensuite augmenter de 750 nouveaux inscrits sur le fichier des électeurs, pour cette année 2005. Il est à noter, par ailleurs, que des recours ont été déposés par des candidats contestant la manière dont sont portés sur le fichier électoral de nouveaux inscrits. Actuellement, l'affaire est entre les mains de la justice.