L'indifférence des électeurs constitue la hantise des partis Le FLN, RND, FFS, MPA et FJD sont à la recherche de la meilleure formule à même de convaincre les électeurs les plus réticents. Les élections législatives du 4 mai prochain font face à un véritable imbroglio sur le plan politique. Les protagonistes, qu'ils soient de l'opposition ou au pouvoir, s'accordent à dire que la situation du pays est peu reluisante sur le plan économique et social, et ce, à cause de la dégringolade qu'avaient connue les prix des hydrocarbures. C'est dans ce contexte économique et social difficile que vont se dérouler ces élections législatives. La question lancinante qui se pose avec acuité, dans la situation actuelle, est: «Peut-on sensibiliser les citoyens pour aller voter massivement?» Nul n'est en mesure d'apporter une réponse catégorique et ni l'opposition ni la majorité au pouvoir ne pourront se targuer d'avoir de l'influence sur le cours politique qui traverse la société aujourd'hui. Bref, l'abstention se présente comme un véritable spectre qui taraude l'esprit de la classe politique en mal d'ancrage au sein de la société. D'ailleurs, le président du Mouvement populaire algérien (MPA) a carrément exigé que «la participation aux élections en général doit être obligatoire!». C'est dire que ce phénomène gagne de l'ampleur et fait son petit bonhomme de chemin dans la société. Le Front des forces socialistes (FFS) voit cette tendance qui se vérifie ces derniers temps, à savoir l'abstention que manifestent les citoyens dans des rendez-vous électoraux surtout ceux des législatives, est due à «la dépolitisation à laquelle le pouvoir avait participé dans sa mise en place au sein de la société», note Hacen Farli secrétaire national à la communication. Pour ce faire, Farli appelle à «la mobilisation des citoyens pour redonner à la politique ses lettres de noblesse. L'abstention est le résultat de cette situation politique et économique qui ne plaide pas en faveur de l'amélioration de la vie des citoyens», assène Farli qui souligne qu'«il y a un vrai enjeu politique aujourd'hui, on ne peut pas parler des élections normales dans une situation politique anormale», dit-il.Pour ainsi résumer la participation du FFS et pour contrer toutes les velléités susceptibles de renforcer la tendance abstentionniste, il appelle ses militants et les citoyens à aller voter parce que: «Ceci signifie également un test majeur pour le FFS qui sera sous le regard vigilant de tous: amis et adversaires». «Et surtout nous serons scrutés à la loupe par une population dégoûtée par le spectacle donné par les partis du pouvoir.» Pour ce responsable politique, le plus, vieux parti d'opposition «doit être à la hauteur des attentes de la société. Nous devons stimuler ces attentes auprès de ceux qui ont déjà renoncé à voir la société se mobiliser de nouveau pour affirmer son droit à la dignité», indique-t-il. Pour rappel, le FFS n'a jamais joué la carte de l'abstention, il était surtout l'adepte et le partisan du boycott. Pour le Rassemblement national et démocratique (RND), la question de l'abstention est «l'oeuvre d'une partie de la classe politique et quelques relais médiatiques, qui à la veille de chaque élection ne parlent que de l'abstention», et d'ajouter que «ils créent un climat délétère qui ne favorise pas la tenue en bonne et due forme de ces élections», précise Chihab Seddik le porte-parole du RND. Il ajoute que son parti a présenté de bons candidats à ces joutes électorales, il précise que ces derniers remplissent les critères exigés par le parti en soulignant que «nous avons donné toute la latitude à la base pour choisir ses candidats, et que la commission de wilaya entérine ce choix d'une façon transparente et démocratique, ce qui nous a permis d'avoir des candidats intègres, compétents et expérimentés», déclare-t-il.La réponse à l'abstention selon Chihab Seddik réside dans «la sensibilisation des citoyens, à travers un programme crédible et réaliste en utilisant la Toile et tous les supports médiatiques pouvant participer à la consécration de l'acte de voter», tonne-t-il. Le RND est optimiste quant au déroulement de ces élections législatives, de par «les avancées notables apportées par les dernières amendements de la Constitution sur ce plan», conclut Chihab Seddik. Pour le Front de la Justice et le Développement (FJD), l'abstention continue à peser de son poids «tant que le régime continue à ne pas respecter la volonté populaire», fait remarquer Lakhdar Benkhellaf le porte-parole du FJD. Selon lui, l'abstention, «exprime le manque de confiance qu'éprouvent les citoyens envers le gouvernement et aux députés qui sont au service du gouvernement et non pas au service du Parlement élu par les citoyens», affirme-t-il. Pour le FJD, le recul du phénomène de l'abstention ne sera réalisable qu'une fois que «le citoyen sentira que les élections et leurs résultats seront réellement respectés, à ce moment-là, on peut dire qu'il n'y aura pas d'abstention avec des taux effarants», souligne-t-il. La classe politique nationale est loin d'avoir le même son de cloche que le citoyen qui se débat dans des situations économiques et sociales des plus précaires, et de ce fait on n'exigera pas du citoyen à être en phase par rapport à des élections législatives qui ne cessent de livrer leurs secrets et leurs surprises. Le citoyen ne pourrait en aucun cas voir dans ces élections un brin d'espoir quand il sait que les places sont achetées au prix de sommes mirobolantes et moyennant corruption et autres népotismes!