Un parti toujours proche des masses laborieuses Le Front des forces socialistes (FFS) est l'une des rares formations politiques qui n'usent pas du factuel pour construire leurs propre stratégie politique et matrice idéologique et programmatique. Le parti du regretté Hocine Ait Ahmed, considéré comme le doyen des partis d'opposition, est presque le seul à s'être démarqué par rapport aux grands enjeux qui menaçaient le pays en tant que Etat-nation, en dehors des approches éclectiques dépourvues de nuances et de ligne de démarcation politique. Le consensus national auquel appelait le FFS, découlait de la nécessité de prémunir le pays des veillétés de l'éclatement et de la destruction de l'Etat national pour favoriser la piste néocoloniale à prendre le dessus au détriment de l'Etat et de sa souveraineté. Et si aujourd'hui c'est le même FFS qui insiste sur la même nécessité de la reconstruction du consensus national, cela renseigne sur la profonde crise qui touche notre région que ce soit par rapport à nos frontières ou par rapport à la crise qui mine le Sahel ou celle qui secoue le Monde arabe. La reconstruction du consensus national passe inexorablement par la consolidation de l'unité nationale et le renforcement des institutions de l'Etat pour qu'elles puissent faire face aux dangers extérieurs qui ne sont maintenant plus un fantasme, mais bel bien une réalité qui guette les Etats qui défendent jalousement leur indépendance. Dans ce sens, le Front des forces socialistes a fait preuve d'une maturité politique qui ne souffre d'aucun amalgame d'ordre politique, et ni un quiproquo annonciateur d'une faillite stratégique sur le plan de l'analyse et de l'appréciation de la situation nationale ou internationale. Le FFS joue la carte de la sagesse même durant la campagne électorale des législatives du 4 mai 2017, il ne badine pas avec la question nationale et la notion de l'Etat, c'est ce qui constitue le socle politico-idéologique de ce vieux parti de l'opposition, d'ailleurs cela s'exprime vertement comme une ligne politique saillante sans ambages dans son programme qui indique que: «Tant que nous n'aurons pas concrétisé, grâce à la lutte politique et démocratique pour la reconstruction du consensus national le passage pacifique, concerté et ordonné de la dictature à la démocratie, c'est-à-dire le passage à la 2ème République, notre participation électorale ne peut en aucun cas déboucher sur une participation au pouvoir», mentionnant de la sorte que le FFS n'est qu'un instrument politique au service d'une tâche historique, à savoir l'édification d'un Etat de droit souverain et libre. Cette approche, qui se démarque par rapport aux manifestations politiques timorées de beaucoup de partis politiques qui mettent en avant leurs intérêts sordides même si parfois ils les présentent au nom de l'intérêt national et autres phraséologies pompeuses, montre que le choix politique découle surtout de la ligne politique qui fait la trame de fond et l'identité d'un parti digne de ce nom. Le FFS ne dissocie pas la lutte politique des autres volets, il s'implique en tant qu'instrument politique à apporter sa contribution au sein de la société et de l'Etat, c'est ce qu'il souligne dans son programme en mentionnant que: «Notre participation ne peut et ne doit être que la conquête d'espaces de lutte que nous nous engageons à mener au nom de la population au sein des assemblées élues. Car la lutte politique est un instrument de construction de la société et de l'Etat de droit aussi sûrement que la dépolitisation est une arme de destruction massive de la société en préalable à l'effondrement de l'Etat», précise le Front des forces socialistes en axant sur la lutte pour redonner à la politique ses lettres de noblesse. Les élections ne sont pas une fin en soi pour le FFS, même si cela est conçu comme une étape qu'il faut faire avec, dans la mesure qu'elle offre des opportunités pour être proche des préoccupations du citoyen, les élections répondent à un enjeu crucial celui d'un Etat qui traverse une situation politique et économique des plus gravissimes, nécessitant une véritable mobilisation des forces vives pour parer à toute sorte de menaces. Le FFS conçoit la politique et le pouvoir comme un processus fait de luttes quotidiennes pour arracher des droits élémentaires et restituer les valeurs de la citoyenneté participative, et la défense de l'indépendance nationale. Cela n'exclut pas qu'il faut combattre les tenants de l'argent sale, qui s'introduisent au sein des institutions de l'Etat et constituent une véritable menace pour l'économie nationale et la cohésion sociale. Le Front des forces socialistes fait preuve d'un comportement hautement responsable envers la patrie et non pas par rapport au pouvoir ou par rapport à un clan viscéralement au service de la compradore et de la spéculation. Le FFS insiste d'ailleurs sur la lutte sociale et économique pour extirper ce mal qui ronge et l'Etat et la société en soulignant: «notre devoir est de redonner espoir aux Algériennes et aux Algériens et, avec eux inverser le rapport de forces entre les clans de la confusion prédatrice du pouvoir et les capacités de mobilisation organisée de la société. Notre programme n'est pas un programme de gouvernement. C'est un programme de lutte. Il ne prétend pas apporter des solutions prétendument alternatives au sein d'un système chaotique. Il s'agit d'un projet de construction des luttes sociales et politiques indispensables au changement pacifique et ordonné des conditions de la gouvernance», martèle le FFS en précisant que le combat ne peut être que pacifique pour la réalisation des tâches nationales démocratiques. Le Front des forces socialistes a su comment se comporter dans une situation politique et économique des plus désastreuses. Il fait prévaloir l'intérêt du pays avant toute autre considération.