Azziz Baloul, membre de l'Instance présidentielle du FFS (Front des forces socialistes) a indiqué que la participation du parti aux élections législatives du mois de mai prochain ne peut, en aucun cas, déboucher sur une participation au pouvoir. Tant que, «nous n'aurons pas concrétisé grâce à la lutte politique et démocratique la reconstruction du consensus national, le passage-pacifique, concerté et ordonné- de la dictature à la démocratie», c'est-à-dire le passage à la 2ème République. «Notre participation, ne peut, et ne doit être que la conquête d'espaces de lutte que nous engageons à mener au nom de la population au sein des assemblées élues», a-t-il dit. S'exprimant lors de la conférence des élus à Boumerdès, la semaine dernière, ce cadre du plus vieux parti de l'opposition, a rappelé que la participation du FFS à ces joutes électorales, ne peut et ne doit être que la conquête d'espaces de lutte que nous engageons à mener au nom de la population au sein des assemblées élues. Car, a-t-il estimé, la lutte politique est un instrument de construction de la société aussi sûrement que la dépolitisation est une arme de destruction massive de la société. «La participation aux élections, sous ce système de pouvoir, conçu et pensé contre les intérêts du peuple, n'a pas, au FFS, pour finalité de partager le pouvoir mais», a encore fait observer M Baloul, se fixant ouvertement l'ambition de consolider les conquêtes de la lutte politique. «Quiconque s'engage à mener campagne sous les couleurs du sigle FFS, s'engage à continuer, avec les instruments que lui confèrent la loi et son mandat populaire à l'intérieur des institutions, le combat politique qu'il mène en tant que militant au sein de la société». Face à la machine de dépolitisation massive du Pouvoir nous devons, a poursuivi le membre de l'Instance présidentielle du FFS, garder les idées claires quant à notre mission et à nos engagements politiques. «Depuis son instauration, ce système de pouvoir a travaillé contre l'expression politique organisée», a-t-il estimé. Au FFS, a encore rappelé M Baloul, c'est la stratégie politique qui détermine la stratégie électorale. «Notre militantisme pour une citoyenneté effective, l'Etat de Droit et la démocratie consiste à utiliser tous les moyens qu'offre l'analyse politique à l'action politique. C'est pourquoi la participation aux élections est un choix politique qui s'opère au terme d'une analyse politique», a-t-il fait observer encore. Et de revenir sur la création du plus vieux parti de l'opposition. «Notre fondateur et président, M. Hocine Aït Ahmed, a convaincu, en 1963, ses camarades de lutte pour l'indépendance nationale, de créer le FFS comme instrument de lutte contre la confiscation du politique par le militaire, et les divers clanismes régionalistes, conscients ou inconscients, qui s'étaient mis au service d'un projet totalitaire porté par une clique qui aspirait à construire un ‘'Pouvoir'' et non un ‘'Etat'' et des institutions politiques». 50 ans avant la débâcle sanglante des «Printemps arabes» et des «révolutions colorées», la création du FFS est, a-t-il poursuivi, venue pour permettre à la lutte démocratique, de substituer à la dictature, et à ses affrontements sanglants, l'instrument de l'auto-organisation politique de la société, dans le respect des lois et la régulation organisée des différences de points de vue, et des intérêts divers qui la traversent. «C'est sans honte que les tenants du régime osent aujourd'hui prétendre être les garants de la stabilité de l'Algérie. Alors qu'ils n'ont été qu'une copie de ces régimes dictatoriaux en déroute, et qui ont cassé les ressorts de leurs sociétés et les ont fragilisées, au point d'en faire un terrain perméable à toutes les manipulations».