Celui qui succède à Brahim Letaief, le nouveau directeur à la tête des Journées cinématographiques de Carthage dont la prochaine session (28e, Ndlr) se tiendra du 4 au 12 novembre, a animé hier en matinée un point de presse. Ce dernier s'est tenu entre notre pavillon algérien et celui de la Tunisie pour pouvoir contenir tout ce beau monde venu écouter l'intervenant. Avec fermeté, à l'aise il exposa sa nouvelle vision de ce festival vieux de plus de 50 ans. Passer à une autre étape, telle est sa gageure. A cette occasion nous avons pu le rencontrer. Pour info, il est né le 13 décembre 1953 à Ksar Hellal, Néjib Ayed a une maîtrise en lettres françaises. Il a été durant les années 1970, secrétaire général puis président de la Fédération tunisienne des ciné - clubs (Ftcc). Dans les années 1980, il a été directeur de la Satpec (Société anonyme tunisienne de production et d'expansion cinématographique), chargée des productions, puis de la promotion internationale. Il a notamment contribué en tant que producteur délégué ou producteur exécutif, à la production de plusieurs films tunisiens. Passé par le journalisme, il a été pendant deux années, critique cinématographique pour le journal Le Temps, mais aussi responsable de la rubrique «Culture» pour le magazine Réalités. Depuis 1999, il est producteur indépendant à travers sa société de production Rives productions. Parmi les films qu'il a produits, l'on retrouve Une Odyssée de Brahim Babaï, War reporter (Il Hay Irrawah) de Mohamed Amine Boukhris, le Royaume des Fourmis de Chawki El Mejri, de nombreux autres longs et courts métrages, ainsi que le succès du dernier Ramadhan sur El Hiwar Ettounsi, la série Flashback avec Lotfi Abdelli. L'Expression: Vous êtes le nouveau directeur des JCC. Quelles ont été vos impressions à chaud quand on vous a proposé ce poste et qu'est-ce qui vous a poussé à accepter? Nejib Ayad: En fait c'est la cinquième fois qu'on me propose les JCC. Les quatre fois j'ai dit non. A la cinquième j'ai dit oui. Parce que je sentais que c'était le moment d'intervenir peut-être pour recentrer le festival qui était parti un peu à gauche et à droite. Les fondamentaux du festival étaient en train de se perdre. Je me suis dit: allons- y. C'est une mission difficile, mais on peut y arriver. C'est quoi justement votre vision et que comptez -vous apporter de nouveau à ce festival et que les autres n'ont pas pu faire? Je ne fonctionne pas comme ça. Pas en termes de comparaison par rapport aux autres. Ce festival a été créé en 1966. Il y a «cinquante années plus un», comme j'ai l'habitude de dire. Et ce festival pour moi a été créé dans une logique militante pour donner un podium au cinéma africain et arabe. Malheureusement, cet aspect «limitant est de plus en plus perdu. Pour moi c'est le moment de revenir vers les fondamentaux, insister beaucoup plus sur ce cinéma-là, d'aller vers les jeunes, d'aller vers les documentaires qu'on a un peu oubliés. C'est aussi un festival tri continental. C'est un festival du Sud. Et pour nous il est très important de découvrir d'autres cinémas qui nous ressemblent, notamment le cinéma d'Amérique latine et d'Asie. L'Afrique a été un peu délaissée au niveau de la programmation. Qu'en pensez-vous? C'est vrai qu'il y a moins de productions cinématographiques d'africains ces dernières années sauf en Afrique centrale et en Afrique de l'Est. Malheureusement il y a moins de films de l'Afrique de l'Ouest mais nous sommes en train de faire de telle manière à ce qu'il y ait beaucoup de jeunes à tous les niveaux pour justement représenter ce nouveau cinéma qui est en train d'exister.. Dernière question: A «j-six mois» vous en êtes où dans les préparatifs de la 28è édition des JCC? Disons qu'au niveau de l'organisation nous sommes prêts. Au niveau des films nous sommes en train de faire les efforts nécessaires pour en avoir...