Dur dur le lendemain des JCC pour Brahim Letaief, le nouveau directeur de la 26ème édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) En effet, invité sur la radio indépendante Mosaïque FM, il a exprimé sa déception de voir que les JCC ont été préférées au clasico entre le Barça et le Real. Aucun journal tunisien n'a évoqué l'ouverture du plus important festival de Tunisie. Mais ce qui fait le plus mal à Letaief, c'est l'absence d'article sur l'ouverture des JCC dans un journal comme Le Temps, considéré comme le quotidien El Moudjahid tunisien, la véritable tribune du gouvernement et de la Présidence tunisienne. Un zapping qui dénote un mécontentement en haut lieu. Mais le plus curieux dans cette ouverture, ce sont les articles très critiques de certains journalistes. Dans l'un des articles en arabe intitulé «Trop de violence dans les JCC» sur le site «Eye of cinema», on reproche au directeur Brahim Letaief de faire du business sur le dos des JCC et négliger le cinéma africain. Mais les journalistes marocains qui n'ont pas apprécié la programmation du film Much Loved, reprochent au directeur des JCC surtout la désignation de Noureddine Saïl, ancien directeur général du Centre cinématographique marocain (CCM), comme président du jury de ces Journées cinématographiques, qui se poursuivront jusqu'au 28 novembre à Tunis. Né en 1948 à Tanger, Noureddine Saïl est l'un des grands noms ayant marqué l'histoire de la cinéphilie marocaine, du fait qu'il fut notamment le fondateur de la Fédération nationale des ciné-clubs et des Rencontres du film africain de Khouribga. Critique de cinéma, Noureddine Saïl s'est distingué comme scénariste et producteur, en signant dans des films de Mohamed Abderrahman Tazi, Le grand voyage (1981), Badis (1988) et Lalla Hobbi (1996). Comme auteur, l'ancien directeur général de la chaîne 2M a écrit un roman L'ombre du chroniqueur (1989). 46 films, dont 17 longs métrages, 13 courts et 16 documentaires, seront en lice pour le Tanit d'or des Journées cinématographiques de Carthage. Sa présence au jury, étonne en tout cas les participants marocains en lice comme les longs métrages, L'orchestre des aveugles de Mohamed Mouftakir et Much Loved de Nabil Ayouch, les court-métrages Azays d'Ilias El Faris et En dehors de la ville de Rim Mejdi, et le film documentaire The road Bread de Hichem Elladdaqi. On ignore, mais on doute déjà que le nouveau président du Centre cinématographique marocain Mohamed Sarim Al Haq Fassi-Fihri sera présent à Carthage. La programmation de Much Loved et la présidence du jury accordée à Noureddine Saïl, ex-directeur du CCM, sont autant d'arguments pour réduire la délégation marocaine. La succession de Noureddine Saïl, protégé par le lobby du cinéma français au Maroc, a fait couler beaucoup d'encre, surtout que le gouvernement marocain a reporté à plusieurs reprises l'annonce de l'heureux candidat. Après plus de six mois d'attente, c'est le producteur Mohamed Sarim Al Haq Fassi-Fihri qui est élu nouveau directeur du Centre cinématographique marocain, lui aussi très apprécié par les Français. [email protected]