Le chef de Daesh est-il vraiment mort? Les terroristes de Daesh ont ainsi confirmé le décès de Abou Bakr al-Baghdadi, et dévoilé le nom de son successeur, selon la chaîne de télévision Al-Sumaria, citant une source dans la province irakienne de Nineveh. Presqu' en même temps, les deux bastions de Daesh, Mossoul en Irak et Raqqa en Syrie, sont tombés ou presque sous les coups de boutoir de l'armée irakienne et ceux des Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues toutes deux par la coalition internationale conduite par les Etats-Unis. Dans la foulée, plus d'un million de personnes ont fui la ville de Mossoul depuis le début des combats en octobre et plus de 825.000 n'ont toujours pas regagné leur foyer, selon des indications hier, à Genève, de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). «A la date du 13 juillet, un total de 1.048.044 personnes (174.674 familles) avaient été déplacées de la partie Est et Ouest de Mossoul», a précisé l'OIM dans un communiqué, ajoutant que «parmi elles, plus de 825.000 (137.000 familles) continuent d'être déplacées». «Selon nos collègues qui opèrent dans la région de Mossoul, hier(jeudi) a été le jour où le total des déplacés, en raison des activités dans l'est et l'ouest de la ville, a dépassé le million, tous chiffres cumulés, depuis l'offensive lancée en octobre pour reprendre Mossoul» au groupe Etat islamique, a même souligné le porte-parole de l'OIM, lors d'un point de presse. Voici trois ans, Mossoul, ville située au bord du fleuve Tigre dans le nord de l'Irak et «capitale» d'une région riche en hydrocarbures, comptait quelque deux millions d'habitants. Au terme de plusieurs mois de combats acharnés, les autorités ont clamé lundi dernier leur victoire totale contre les éléments de Daesh omniprésents à Mossoul depuis juin 2014. Cependant, les opérations de déminage et de ratissage se poursuivent et vont encore durer plusieurs jours, voire plusieurs semaines, dans la vieille ville où les derniers combattants du groupe terroriste se terrent. Ce qui n'a pas empêché des centaines d'habitants chassés par les combats de commencer à revenir dans leur quartiers et leurs habitations, malgré l'insécurité encore de mise. A Raqqa, on observe le même scénario même si quelques poches de résistance de Daesh subsistent, pour quelques jours encore. les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont repris jeudi soir le quartier de Batani, dans l'Est et lancé une offensive sur le quartier voisin de Rmeila. Au cours des combats qui faisaient rage dans ce secteur hier, Daesh a recouru à sa traditionnelle tactique défensive, avec des drones, des tireurs embusqués, des attaques à la bombe et des voitures bourrées d'explosifs pour freiner l'avancée des FDS. A Raqqa aussi, les dégâts ont beau être considérables, sans empêcher des centaines d'habitants de tenter revenir dans leur foyer. Les FDS qui se heurtent à la pression d'Ankara, méfiante quant aux ambitions kurdes en Syrie et dans l'ensemble du territoire qui constitue l'ancien Kurdistan, c'est à dire en Irak et en Turquie où le PKK est considéré comme une organisation terroriste, veulent mettre à profit le récent accord entre les présidents russe Vladimir Poutine et américain Donald Trump sur la désescalade dans cette partie du territoire syrien. En tous cas, les évènements semblent s'accélérer puisque des propos insistants sur la mort du fondateur de l'Etat islamique circulent depuis 24 heures. Les terroristes de Daesh ont ainsi confirmé le décès de Abou Bakr al-Baghdadi, et dévoilé le nom de son successeur, selon la chaîne de télévision Al Sumaria. Le ministère russe de la Défense avait annoncé le 22 juin que le chef de Daesh, Abou Bakr al-Baghdadi, et 300 autres terroristes, avaient été tués le 28 mai dans une frappe de leur aviation, près de Raqqa. À son tour, la chaîne de télévision iranienne Irib a publié, jeudi 29 juin, deux photos du corps d'un homme ressemblant à Abou Bakr al-Baghdadi pour prouver qu'il avait effectivement été tué. Abou Bakr al-Baghdadi, de son vrai nom Ibrahim Aouad Ibrahim Ali al-Badri, est apparu publiquement pour la première fois à Mossoul le 3 juillet 2014. Il avait alors proclamé la création d'un «califat islamique» au Proche-Orient et appelé les musulmans à lui «obéir» depuis une mosquée occupée par Daesh. Sa mort a fait l'objet de brouhahas médiatiques, à maintes reprises, mais à aucun moment les informations n'ont été réellement fondées. Cette fois, il semble probable que la mort d'Abou Bakr al Baghdadi soit bien intervenue le 28 mai dernier puisque ce sont les terroristes de Daeñh eux-mêmes qui l'ont déclaré sur la chaîne de télévision Al Sumaria, via une source dans la province irakienne de Nineveh. Bien sûr, les deux photos du corps du chef terroriste exhibées par la télévision iranienne Irib ne paraissent pas suffisantes pour prouver de manière irréfutable la nouvelle. C'est pourquoi d'autres scénarii sont échafaudés, ici et là, quant à une possible exfiltration d'un chef d'orchestre parrainé par une puissance occulte et auteur d'une apocalypse qui a frappé les peuples irakien et syrien dans la finalité évidente de recomposer la géographie socio-politique de tout une région.