Au moment où l'Algérie fait face à une sévère conjoncture économique, des «marchandises en souffrance» fermentent dans des ports humides ou secs et alourdissent la facture des importations. Les marchandises stagnantes dans les ports maritimes et secs, deviennent une plaie que, les autorités veulent traiter avec des «solutions définitives» pour qu'elles n'affectent pas la santé de l'économie. La question a ainsi fait l'objet d'une réunion de coordination présidée, jeudi dernier, par le ministre du Commerce Ahmed Saci en présence de représentants des ministères de l'Industrie et des Mines, de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, de la direction générale des douanes et de la Banque d'Algérie. Désormais, ces produits seront soumis à un «contrôle total» après «examen au cas par cas en fonction des priorités» de l'économie, comme le précise un communiqué du ministère. Ahmed Saci a en outre annoncé la mise en place de «mécanismes définis et innovants», sans préciser lesquels, afin de «réactiver l'action socio-économique dans le cadre de la coordination entre les différents secteurs». C'est donc une vaste opération de rationalisation du transport maritime que compte entamer l'Exécutif pour réduire la saignée des devises dont le cours ne cesse de grimper face au dinar. Le secteur constitue depuis longtemps le talon d'Achille de l'économie algérienne et alourdit par conséquent la facture des importations, surtout que les capacités de la flotte nationale ne couvrent, pour l'instant, qu'environ 2% des besoins du pays qui reste presque entièrement tributaire du fret étranger pour l'acheminement de ses approvisionnements. La création de ports secs qui devaient desserrer l'étau sur les ports maritimes n'a pas atteint les objectifs escomptés. Avec le temps, ces aires de stockage de containers dont le but était de fluidifier la circulation des biens importés sont devenues elles-même sujettes à caution. Prévues uniquement pour la capitale, au début, elles se sont ensuite multipliées dans d'autres wilayas au détriment du Trésor public sans que leur utilité ne soit vérifiée. De plus, les compagnies qui les gèrent pratiquent des prix prohibitifs par rapport à ceux appliqués par les entreprises algériennes. En attendant la relance de la croissance sur des bases saines et comme un sou est un sou, le gouvernement semble vouloir d'abord s'attaquer aux niches de gaspillage afin de dégraisser l'ours des dépenses et ce sera en soi un bon début.