Par quel biais les terroristes ont-ils pu être en possession de ces produits? Lors d'une opération militaire l'ANP a découvert 80 kg de substances explosives à Batna et Boumerdès. Sans répit, les forces de l'Armée nationale populaire entament le mois d'août en établissant un important bilan dans le cadre de la lutte antiterroriste, comme le confirme un communiqué du ministère de la Défense nationale. On pouvait lire dans la correspondance du MDN «des détachements de l'Armée nationale populaire ont découvert, mercredi dernier à Boumerdès et Batna, les commandements des première et cinquième Régions militaires 80 kilogrammes de substances explosives, un obus pour mortier et une mine de confection artisanale». Cette importante prise de produits explosifs s'ajoute aux quantités saisies le mois dernier faisant état de la découverte et la destruction 27 quintaux de produits chimiques destinés à la fabrication des explosifs, 56 bombes de fabrication artisanale. A Médéa, ce sont deux caches pour terroristes contenant 34 mines, des substances explosives et des moyens de détonation, des munitions, ainsi que 12 téléphones portables prêts à exploser, qui ont été découvertes, jeudi, par des détachements de l'Armée nationale populaire. «Dans le cadre de la lutte antiterroriste, des détachements de l'Armée nationale populaire ont découvert, le 3 août 2017 à Médéa-1ère RM, deux caches pour terroristes contenant 34 mines, des substances explosives et des moyens de détonation, des munitions, ainsi que 12 téléphones portables prêts à exploser», rapporte le ministère de la Défense nationale dans un communiqué, rendu public, hier. En novembre 2016, les forces de la Gendarmerie nationale agissant sur la base de renseignement avait également saisi 25 quintaux et 56 kilogrammes de produits chimiques pour la fabrication des explosifs, ainsi que huit bonbonnes de gaz butane à Batna. En mars dernier de l'année en cours, l'ANP avait découvert une quantité d'acide nitrique, un produit destiné à la fabrication d'explosifs, près de la commune d'Azazga dans la wilaya de Tizi Ouzou. Il s'agit de 150 litres. Une quantité qui s'ajoute à une grande quantité de produits chimiques servant dans la confection de bombes artisanales trouvés la même période à Chabet El-Ameur à Boumerdès et à Tizi Ouzou. Par quel biais les terroristes ont-ils pu avoir possession de ces produits? Ces produits, à ne pas en douter, peuvent être considérés comme des «armes chimiques» dans la mesure où ils servent à la fabrication de bombes. Mais cela se heurte-t-il à la question du manque de ressources en armement qui contraint les terroristes à se tourner vers les produits chimiques? Oui insistent des sources très bien informées, le manque d'armement, les saisies d'importantes quantités d'armes notamment au Sud par l'ANP ont contraint les irréductibles à opter pour les produits chimiques pour la fabrication de leurs armes dans le but de commettre des attentats. Les mêmes sources ajoutent qu'il s'agit certes d'une forme primitive d'emploi de l'arme chimique, néanmoins l'usage est très conséquent d'où cette alerte aussi bien aux frontières qu'à l'intérieur du pays des forces de sécurité. L'emploi de l'arme chimique par les terroristes a causé un massacre en Syrie, nos sources préviennent, même si cette menace est peu probable en Algérie, sur les dangers qu'encourt le pays avec le retour des éléments de Daesh en Libye. Il n'est pas impossible cependant que les irréductibles en Algérie veulent copier la méthode de Daesh. Un cas similaire avait déjà été signalé au Maroc. Dans ce pays qui compte le plus grand nombre de terroristes l'on a comptabilisé au moins 25 tentatives d'attaques depuis 2016. C'est Abdelhak Khiame, directeur du Bureau central d'investigations judiciaires (Bcij), qui le souligne en précisant que «parmi les 25 attaques que son unité a déjouées au Maroc, l'une d'entre elles, au mois de février 2016, impliquait l'emploi de gaz moutarde». Selon nos sources, Daesh a même enrôlé des enfants pour les entraîner à la fabrication d'armes chimiques en usant de différents produits. Ces produits qui doivent être soumis à un contrôle sans réserve sont disponibles dans certains commerces. Utilisés souvent par les agriculteurs, ces produits sont faciles à posséder.