Le nouveau système d'évaluation permet aux pays membres du Maep d'attirer des investissements étrangers. Les six chefs d'Etat africains, dont le président Bouteflika, qui ont pris part à la troisième réunion du «forum des chefs d'Etat et de gouvernement des pays participant au Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (Maep)», estiment que «l'extension de l'annulation de la dette octroyée dernièrement par les pays les plus industrialisés à quatorze pays africains reste insuffisante.» A cet effet, les six chefs d'Etat, qui se sont réunis dimanche dernier à Abuja (Nigeria), comptent faire appel au G8 afin de faire en sorte que l'annulation de la dette concerne également les pays les plus lourdement endettés du continent africain. En prévision du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du G8, qui devrait se réunir du 6 au 8 juillet à Gleneagles en Ecosse, et qui sera axé sur la réduction de la pauvreté en Afrique, les six responsables des pays africains, qui se sont rencontrés à Abuja, comptent également, à l'occasion, essayer d'obtenir un accord sur un calendrier de suppression des subventions agricoles, selon une copie d'un projet de résolution. «Nous demandons au G8 et à la communauté internationale de doubler l'aide au développement sur trois ans et de prévoir d'autres augmentations ensuite, pour s'assurer que l'Afrique puisse atteindre les objectifs de développement du millénaire en 2015», précise le texte en question. Forts de l'adhésion de 25 pays africains, dont l'Algérie et le Nigeria qui étaient les premiers initiateurs du Maep, les responsables africains comptent également interpeller les plus grands argentiers du monde afin de s'engager pour augmenter le budget de soutien pour le programme de paix et de sécurité de l'UA. Ce n'est pas tout, puisque les mêmes chefs d'Etat proposeront au G8 que soit «établi un fonds de développement UA-Nepad de 20 milliards de dollars à la Banque africaine de développement (BAD) avant fin 2005, pour financer les projets d'infrastructures du Nepad et d'autres projets prioritaires concernant l'agriculture, la santé, l'accès à l'eau potable et l'éducation». Reste à savoir si les puissants de ce monde, à leur tête les Etats-Unis, accepteront les demandes des Africains organisés, quant à eux, autour du Nepad qui constitue, d'après ses initiateurs, le «cadre stratégique intégré qui doit assurer aux pays du continent noir un développement économique et social dans le contexte de globalisation». A noter, par ailleurs, que le président nigérian a exprimé sa satisfaction au terme des travaux de la 3e réunion du Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (Maep) mis en place, pour rappel, en juillet 2002. Concernant l'Algérie, le président nigérian, M.Olesugun Obasanjo, a annoncé qu'elle sera soumise à son tour à l'évaluation du panel des personnalités éminentes, le 23 juillet prochain, et sera suivie juste après par l'Ile Maurice, le Kenya et le Nigeria, en souhaitant, au cours de son intervention, voir au moins six pays africains soumis à l'évaluation du panel d'ici à la fin de l'année 2005. Il faut rappeler enfin que le nouveau système d'évaluation permet aux pays membres du Maep d'attirer des investissements étrangers. Il est basé sur les principes de la compétence technique, de la crédibilité et de l'absence de l'influence politique. Les critères d'évaluation adoptés lors du sommet de l'Union africaine à Durban (Afrique du Sud), en juillet 2001, correspondent aux standards internationaux et concernent les secteurs de la démocratie et du développement socio-économique. L'Algérie y accorde une importance particulière.