Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a relevé samedi à Addis-Abeba, l'importance du Mécanisme d'évaluation par les pairs, soulignant que cela contribuera à enraciner la bonne gouvernance pour répondre aux aspirations des peuples africains. Le président de la République a pris part à la 12e session du Forum des chefs d'Etat et de gouvernement du MAEP (Mécanisme africain d'évaluation par les pairs), consacrée à la présentation et aux débats sur le premier rapport annuel de l'Ouganda et celui du Burkina Faso sur la mise en œuvre du plan d'action issu du processus d'évaluation approfondie dont ils avaient fait l'objet au titre du Mécanisme. Au cours des débats sur ces rapports annuels, le président Bouteflika a mis en exergue, dans une contribution, toute l'importance de cet exercice d'évaluation, ainsi que l'appropriation de ce processus par les pays africains dans leur engagement à enraciner la bonne gouvernance «en phase avec l'aspiration des peuples africains à prendre en charge leur destin». Le chef de l'Etat a relevé, avec «satisfaction», les «efforts» consentis par les deux pays et les «progrès louables» réalisés dans la mise en œuvre de leurs plans d'action respectifs. Concernant le Burkina Faso, le président de la République a partagé la «satisfaction» du président Blaise Compaoré, suite aux «nombreuses mesures» prises par les autorités de ce pays pour «assurer un développement économique et social participatif impliquant tous les acteurs au niveau central et local». Dans sa contribution sur le rapport présenté par l'Ouganda, le chef de l'Etat a mis en avant les «progrès importants» réalisés par ce pays et «les jalons posés» pour «relever les défis posés et préparer de nouveaux acquis». Il a également loué les «efforts» de l'Ouganda en vue de «l'instauration de la paix et de la stabilité» dans sa région, tout comme il a partagé le point de vue du président Museveni quant à la nécessité du renforcement de l'appui des partenaires pour «accompagner les efforts» de ce pays. Le président de la République s'est intéressé, d'autre part, aux développements dans les deux rapports sur le volet de la prévention des conflits et le développement des relations de bon voisinage dans leur entourage immédiat et leurs sous-régions respectives. Il a estimé, dans ce sens, que le potentiel du MAEP et de son Forum des chefs d'Etat, en matière de paix, de sécurité et de prévention des conflits «devrait recevoir une attention particulière et être davantage renforcé» pour «prendre en charge cette problématique dans toutes ses dimensions, y compris le dialogue entre les pairs sur les causes profondes et structurelles des tensions, des crises et des conflits». L'évaluation approfondie, dont ont fait l'objet les pays adhérant au MAEP, se fait, dans une première étape, sous forme d'un processus d'auto-évaluation interne à chaque pays et impliquant toutes les parties prenantes de la vie économique et sociale. Dans une seconde étape, les résultats de l'auto-évaluation par le pays lui-même sont discutés avec les missions d'évaluation sous l'égide du Panel de sept éminentes personnalités indépendantes qui assurent la crédibilité et l'objectivité du processus d'évaluation. Ainsi, un rapport d'évaluation révisé, accompagné d'observations de la mission d'évaluation, est ensuite soumis au forum des chefs d'Etat et de gouvernement pour le débattre. Cet exercice permettrait d'identifier les bonnes pratiques de chacun des pays et encourager les gouvernements à remédier aux insuffisances identifiés au cours du processus d'évaluation et de le traduire sous forme d'un plan d'action dont la mise en œuvre fera l'objet d'un examen annuel par le Forum du MAEP. Depuis la création de ce mécanisme, douze pays ont fait l'objet d'une évaluation approfondie, dont huit ont déjà présenté leur rapport d'étape de mise en œuvre de leur plan d'action issu de l'évaluation, rappelle-t-on. Membre fondateur du NEPAD et de son Mécanisme d'évaluation (le MAEP), l'Algérie avait présenté son rapport d'évaluation en juillet 2007 à Accra et son rapport d'étape de mise en œuvre de son plan d'action en janvier 2009 à Addis-Abeba. Ces deux rapports «ont été bien reçus par le forum des chefs d'Etat du MAEP et continuent de susciter un grand intérêt de la part des pays africains», a indiqué une source proche de l'UA à Addis-Abeba.