Un évènement crucial Nos partis politiques sont-ils conscients de la mission historique dont ils sont les dépositaires de par l'instrument politique dont ils disposent? Hormis quelques partis, qui se comptent sur le bout des doigts et assurent tant bien que mal ce rôle. A la veille des élections locales prévues le 23 novembre prochain, rien n'indique qu'une dynamique est enclenchée au sein de la classe politique en général et les partis en particulier. Un événement crucial comme celui des élections est pris sous d'autres cieux comme un moment fort et déterminant dans la vie et le devenir des nations. Or, chez certaines formations politiques, l'événement électoral reste occasionnel, circonstanciel voire sans âme. Il renseigne sur le degré d'immaturité politique des partis quant au travail de mobilisation et de sensibilisation qui devrait se faire sans relâche et au quotidien via des actions et des programmes ciblant tous les volets en étroite relation avec les préoccupations du citoyen. Nos partis politiques sont-ils conscients de la mission historique dont ils sont les dépositaires de par l'instrument politique dont ils disposent? Hormis quelques partis qui se comptent sur le bout des doigts et assurent tant bien que mal ce rôle avec ce qu'ils rencontrent comme dépits et déboires, le reste fait dans la figuration moyennant dividendes et autres strapontins et privilèges. Cette situation est visible, voire manifeste à travers la piètre manifestation durant les législatives du 4 mai dernier. Les candidats ont été inclus dans des listes électorales sous une bannière partisane antinomique, ne reflétant nullement la mouture ni le contenu programmatique du parti dont ils se targuent de porter son étendard. Des carences d'ordre politique et idéologique se font sentir à un point que beaucoup d'observateurs s'interrogeaient sur les vraies motivations qui animaient et les partis en question et les candidats sur les choix hétéroclites qui les réunissent. Les élections législatives du 4 mai dernier, ont montré une réalité politique synonyme de faune à ciel ouvert; on se souvient des agissements de certains candidats champions en nomadisme politique, ils faisaient propager des discours le moins que l'on puisse dire, relevant de pitreries, sans nuances ni contenu politique à la hauteur de l'événement politique à l'image des législatives. La scène politique nationale est pétrie de ces candidats et partis qui s'adonnent à un jeu scabreux dans la mesure où il porte un sérieux coup au processus démocratique et électoral qui reste naissant. Les locales du 23 novembre prochain doivent tenir compte de l'expérience des législatives du 4 mai dernier. Le filtrage doit être le leitmotiv des partis politiques dont le souci de la crédibilité constitue l'alpha et l'oméga de leur raison d'être partisane. Les partis développent une espèce de pratique écornant de la sorte même le principe fondamental de l'action partisane dans son expression politique la plus noble. On ne peut pas se présenter à des joutes avec l'idée d'entamer une course frénétique vers des strapontins en sacrifiant l'élément dorsal de l'activité des partis consistant à réhabiliter le politique et animer la scène nationale à travers des grands débats de société et l'implication dans des programmes de conscientisation de la vie sociale à travers la mise en place des structures en mesure d'éclairer les citoyens sur le plan culturel, social et économique. Cette démarche nécessite qu'il y ait un prolongement politique à travers des bases militantes où le rôle est édifiant et déterminant dans la cristallisation de la conscience politique au sein de la société. Les partis de la majorité versent dans le satisfecit quant à leur prestation qui ne sort pas de la logique des quottas préétablis d'avance, et l'opposition se limite à faire dans le spectacle politicien, sans que la règle partisane soit respectée et qui reste au demeurant dépouillée de son contenu militant et programmatique. Les partis viennent de souligner qu'il y a une vraie crise de candidats, c'est la déclaration de Abdelmadjid Menasra, président d'un parti islamiste, le MSP. Cette érosion qui affecte les partis politiques est le résultat de la dépolitisation de la société et aussi le produit d'une misère politique qui gagne les partis et la classe politique en général. Ce constat est visible, un parti comme le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), vit la même situation, il s'est transformé en un parti d'appareil sans une base militante susceptible d'apporter sa contribution politique et de s'impliquer du côté du citoyen livré à lui-même et qui ne sait plus à quel saint se vouer. Idem pour le FFS, un parti qui fait dans l'opposition responsable et conséquente, mais souffre ces dernières années de l'érosion qui a gagné la direction du parti après la démission d'un grand nombre de ses cadres et l'émiettement de sa base militante d'où le piètre résultat dans les différentes joutes électorales. Les élections locales prochaines vont connaître un sérieux problème, celui du manque de candidats crédibles, formés politiquement et qui assimilent la ligne politique de leurs partis respectifs et capables de développer un discours cohérent et en phase avec la réalité politique nationale et la situation socio-économique dans laquelle se débat la société. Les partis politiques en général, doivent faire leur mue de fond en comble, il y va de l'avenir politique des générations futures qui risquent de se retrouver face à un chaos avec des conséquences incontrôlables et ingérables..