Il répond aux partisans de l'application de l'article 102, en affichant clairement le rejet du MSP de recourir à des démarches qui ne feront qu'engager l'Algérie dans une voie aux conséquences néfastes. Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abdelmadjid Menasra, a annoncé lors de la conférence de presse qu'il a animée, hier, dans son siège que «les élections locales vont se dérouler dans un environnement très difficile, la crise financière et économique est omniprésente dans cet événement politique important», martèle-t-il. Menasra précise que son parti a déposé ses listes électorales en vue des élections locales du 23 novembre prochain dans 720 communes, ce qui représente le taux de 47%. Pour Menasra, ce taux «enregistre une augmentation de 20% de la participation du MSP et son ancrage dans les communes par rapport aux élections locales de 2012», assène-t-il. Le MSP est présent aussi avec 47 listes électorales par rapport aux joutes des Assemblées populaires de wilayas, et cinq listes par rapport aux communales à travers la collecte des signatures. Menasra soulève ce qu'il qualifie de restrictions envers les partis de l'opposition en général, en abordant la problématique du seuil de 4% que l'administration exige des partis pour participer aux joutes électorales des locales. Dans ce sens, Menasra indique que «la révision de la loi électorale qui s'est faite en 2016 n'a pas permis l'approfondissement du processus démocratique et électoral, elle a fait dans la restriction et le musellement des partis de l'opposition en ne favorisant pas l'émergence d'une classe politique responsable et conséquente», souligne-t-il. Lors de cette conférence de presse, le président du MSP fait allusion à l'expérience des législatives du 4 mai dernier, évoquant le taux d'abstention qui a caractérisé ces joutes, en indiquant que «les causes de ce taux d'abstention historique est le résultat des pratiques du pouvoir qui n'a jamais voulu organiser des élections honnêtes sans recourir à la fraude», déclare-t-il. Abondant dans le même sillage, le président du MSP aborde le phénomène nouveau qui s'empare des partis, selon lui «les partis politiques vivent un phénomène nouveau, celui du refus de leurs militants de se porter candidats aux élections locales, c'est la première fois où on assiste à un phénomène de ce genre, avant c'était le citoyen qui ne s'intéressait pas à cet événement électoral, mais aujourd'hui c'est l'inverse qui se produit, ce sont les militants des partis qui ne veulent pas se porter candidats», s'interroge-t-il. Les raisons soulevées par Abdelmadjid Menasra, sont selon lui, l'expérience des législatives du 4 mai dernier, où le citoyen a constaté des comportements de violence et l'argent sale qui a infesté le processus électoral. Menasra rappelle que son parti a tout le temps appelé à entamer une véritable réconciliation entre l'électeur et l'urne pour assurer une vraie alternance pacifique au pouvoir. Pour le MSP, les élections locales du 23 novembre prochain nécessitent que «les responsables au niveau de l'Etat préparent un environnement sain afin de donner des garanties aux citoyens pour que ces élections se déroulent dans une atmosphère de confiance et en toute honnêteté», précisera-t-il. Il rappelle aussi, que la situation économique est très difficile, mais cela «ne devrait pas pousser le gouvernement à créer une situation de psychose jusqu'à semer la peur chez les citoyens en leur disant qu'il y a risque de ne pas être payés», et d'ajouter que «les responsables de l'Etat sont censés apaiser les citoyens et les rassurer, c'est ça le rôle d'un Etat et non pas l'inverse, semer la panique et la psychose», tonne-t-il. Le président du MSP n'a pas omis de répondre à ceux qui considèrent que les résultats des élections sont connus d'avance, et du coup, participer dans ces élections, c'est donner des gages au pouvoir en place. Dans ce sens, Menasra soulignera que «effectivement, on sait qu'il va y avoir de la fraude et le trucage durant les élections locales prochaines, mais est-ce que ne pas participer est une solution? on participe à ces élections avec l'idée qu'on ne veut pas être un facteur de déstabilisation du pays, sachant pertinemment qu'il y a certains aventuriers qui veulent mener le pays vers le chaos», et d'ajouter que «on croit en la démocratie comme solution de tous les problèmes dans ce pays, on participe dans cet événement électoral pour parer à toute éventualité visant la création d'un climat d'instabilité politique et d'anarchie», déclare-t-il. Menasra répond aux partisans de l'application de l'article 102, en affichant clairement le rejet du MSP de recourir à des démarches qui ne feront qu'exacerber la crise et engager l'Algérie dans une voie aux conséquences néfastes et incontrôlables.