Ces jeunes continuent à braver la furie de la mer aux dépens de leur vie Les unités du groupement territorial d'Oran des gardes-côtes ont intercepté 24 candidats à l'émigration clandestine à deux miles au nord de cap Falcon. Phénoménale est cette fougue de la harga ou encore la fuite vers l'eldorado incertain qui continue de hanter les esprits des jeunes, tout en prenant des ascensions fulgurantes. Ces jeunes continuent à braver la furie de la mer aux dépens de leur vie. La majeure partie de ces aventuriers finit souvent dans ses péripéties par être emportée et «dévorée» par les grandes vagues de la Méditerranée avant que ses cadavres ne soient rejetés. C'est le cas de ces cinq jeunes Oranais, ayant tenté la traversée la semaine passée, et qui ont fini par trépasser au large après que leur embarcation eut chaviré. Les deux premiers, âgés de 19 et 21 ans, sont originaires du quartier de Carteaux, tout près de Gambetta. Les deux autres sont âgés de 26 et 27 ans. Ils habitaient dans le quartier appelé La Pépinière, rattaché à la commune de Bir El Djir, tandis que le cinquième fait l'objet d'identification. Leurs dépouilles ont été repêchées dans la plage de cap Carbon, rattachée à la commune d'Arzew. Les défunts ont été enterrés vendredi après-midi au cimetière de Aïn El Beïda. Est-ce la saignée ou encore nos jeunes ambitionnent-ils de vivre sous d'autres cieux plus ou moins cléments? Une telle question revient aux sociologues chargés d'éclairer les lanternes du pouvoir ayant tout fait pour juguler le phénomène de la harga. En vain. Tout récemment, les unités du groupement territorial d'Oran des gardes-côtes ont intercepté 24 candidats à l'émigration clandestine à deux miles au nord de cap Falcon, dans la commune de Aïn El Türck, localité située dans la corniche ouest d'Oran. «Ces 24 candidats à l'émigration clandestine, dont quatre ressortissants africains de nationalités guinéenne et malienne, avaient pris le départ la veille à bord d'un pneumatique à partir de la plage de Bouiseville», a-t-on indiqué, signalant que trois femmes et sept mineurs algériens figuraient parmi ce groupe». «Ces harraga ont été remis, après les formalités d'usage, aux éléments de la Gendarmerie nationale de Aïn El Turck qui les ont présentés à la justice», a-t-on expliqué. Les vendeurs d'une image hideuse de la harga qu'ils font miroiter autrement aux jeunes se multiplient proposant des «départs» aux prix moins coûteux. Tout récemment, la cour d'appel d'Oran a confirmé la première sentence contre trois individus accusés d'avoir apporté assistance aux candidats à la mort certaine, des harraga ayant pris le départ à partir de la côte d'Oran, plus précisément à Bousfer. Les trois mis en cause, dont la culpabilité a été prouvée, ont été condamnés à cinq années de prison ferme. Leurs démêlés avec la justice ont commencé lorsque les gardes-côtes de la façade ouest du pays sont, lors de leur sortie, tombés, nez à nez avec une embarcation de fortune qui a fait naufrage en pleine mer causant deux morts par noyade. Ayant réussi à sauver le reste des membres, les gardes-côtes d'Oran ont remis les rescapés entre les mains des enquêteurs qui, eux aussi, ont passé au peigne fin une telle affaire avant de remonter la filière et tirer au clair les tenants et aboutissants. Dans le sillage de leurs investigations, les policiers ont, en un laps de temps très limité, réussi à remonter la filière spécialisée dans l'assistance prodiguée par ses membres aux candidats à l'eldorado incertain. Cette assistance se résume essentiellement par la mise à disposition des équipements, dont le moteur, permettant la traversée aux jeunes postulants candidats au suicide au large de la mer. De l'Est à l'Ouest, des jeunes sont obnubilés par la traversée, quitte à affronter toutes les menaces des eaux qui ne sont pas totalement bienfaisantes. Les saisons estivales et automnales sont conçues comme étant la période propice pour rallier le sol européen, d'où la multiplication des «départs» à partir des eaux de toute la partie de l'Ouest. Les éléments des gardes-côtes relevant du groupement territorial de Béni Saf, dans la wilaya de Aïn Témouchent, ont, au cours de deux opérations distinctes menées récemment, intercepté 28 candidats à l'émigration clandestine. Selon les indications fournies par des sources sécuritaires, la première opération a eu lieu à 8 miles au nord-ouest de Bouzadjar, au cours de laquelle les gardes-côtes ont intercepté un Zodiac, à son bord 17 personnes qui ont été arrêtées pour émigration clandestine. La seconde opération a eu lieu non loin de la plage Skiât et a permis l'arrestation de 11 autres personnes à bord d'une embarcation pneumatique avec laquelle elles comptaient rallier les côtes espagnoles. Les 28 personnes ont été déférées par-devant la justice.