Le phénomène de la harga reprend du poil de la bête. Après un recul du flux des candidats à la mort certaine enregistré ces derniers mois, le phénomène de la harga reprend du poil de la bête à la faveur de l'amélioration des conditions climatiques. Ainsi, une nouvelle arrestation vient d'être signalée. En effet, 38 candidats à l'émigration clandestine ont été interceptés hier au large de Béni Saf (Aïn Témouchent) et Mostaganem par des unités de la façade maritime ouest (FMO), apprend-on du Groupement régional des gardes-côtes d'Oran. L'unité marine 802 a intercepté, vers 7h 30 du matin, 23 jeunes localisés à 23 milles marins au nord du littoral de Béni Saf, indique-t-on de même source. Originaires des wilayas d'Oran, Relizane et Chlef, ces candidats à l'émigration clandestine, âgés de moins de 33 ans, dont deux mineurs, avaient pris le large à bord d'un zodiac. Les 15 autres mis en cause, âgés entre 20 et 30 ans, ont été interceptés quant à eux, par une autre unité marine à 11 milles au nord de la côte de Mostaganem. Ce groupe de jeunes, embarqués à bord d'un zodiac pneumatique de marque Suzuki équipé de deux moteurs de puissance de 40 ch, a été intercepté vers 7h du matin. Les deux groupes de migrants clandestins ont été ramenés respectivement aux ports d'Oran et Mostaganem pour être remis aux services compétents en vue des procédures réglementaires. Par ailleurs, le groupement territorial des gardes-côtes de Tenès, dans la wilaya de Chlef, a intercepté, dans la même journée d'hier, une embarcation avec à son bord sept candidats à l'émigration clandestine. Cette opération a été menée suite à une information de la tour de contrôle de Maghraoua faisant état de la présence d'une embarcation, à 10 milles marins au nord-ouest de la tour à 01 h15'. Les gardes-côtes ont réussi à mettre en échec cette tentative d'émigration clandestine en interceptant l'embarcation à 3 heures du matin. Ces harraga ont été acheminés à 5 heures 30 au port de Tenès pour y subir des contrôles médicaux d'usage avant l'ouverture d'une enquête par les services des gardes-côtes. Ces harraga sont tous originaires de la wilaya de Chlef, et âgés entre 24 et 40 ans. Pour rappel, 23 candidats, dont six mineurs, avaient été interceptés vendredi à deux milles marins au large de cap Falcon, à l'est du littoral d'Oran. La traversée, via la harga, est devenue un fait si récurrent que les spécialistes interpellent les pouvoirs publics à plus d'efforts en vue de mettre fin, ou tout au moins, à atténuer la saignée des jeunes bravant les aléas de la mer. Aussi, le même phénomène est devenu un fait ancré dans les esprits de tous y compris mineurs et femmes. Y a-t-il constitution de nouveaux réseaux de passeurs? Jusque-là, aucune réponse n'a été rendue publique hormis le regain, allant crescendo, de la harga.