Les garde-côtes, relevant du commandement de la façade maritime ouest, ont intercepté une embarcation pneumatique où avaient pris place pas moins de 23 harragas dont 6 mineurs âgés entre 14 et 16 ans. Ce groupe de harragas avait pris le départ, mercredi soir, à partir de la plage des Andalouses, et ce n'est que vendredi matin que leur aventure a pris fin suite à leur interception par une patrouille des garde-côtes, à 5 miles au nord de Cap Falcon sur la Corniche oranaise. Ces partisans de l'émigration clandestine sont tous originaires des quartiers populaires d'Oran les Amandiers et du Plateau, à l'exception de l'un d'entre eux qui a déclaré être originaire d'Alger. L'un de ces harragas a expliqué aux garde-côtes qu'il espérait rejoindre sa femme, une Espagnole, et ses trois enfants puisqu'il a fait l'objet d'une expulsion d'Espagne en 2005, date depuis laquelle il est séparé de sa famille, selon ses déclarations. Pour ce qui est des mineurs, ce sont des jeunes exclus du système scolaire, et qui probablement espéraient se construire un avenir, une vie, ailleurs sous des cieux plus cléments. Si l'état physique de ces harragas était bon, nous dit-on, il semble notamment pour les plus jeunes que les deux jours et demi passés en mer à la dérive les ont particulièrement atteints psychologiquement. Ramenés au port d'Oran vers 10h, hier matin, les 23 candidats à la harga devaient être entendus avant de se voir présentés près le procureur. Malgré la criminalisation de la harga, le nombre de tentatives et le nombre de harragas n'ont aucunement baissé, reposant avec acuité la question de l'émigration clandestine et des réponses à lui apporter.