La police de proximité, garante de la sécurité quotidienne du citoyen, a été au centre des travaux et des échanges de vues du Conseil des ministres arabes de l'Intérieur (CMAI). Dans une déclaration rendue publique à l'occasion de la Journée de la police arabe, Mohamed Benali Koumane, le secrétaire général du CMAI, a indiqué que la sécurité, dans son concept global, ne se limite plus seulement à l'arrestation des criminels, mais «embrasse le volet préventif, puisque la prévention du crime coûte moins cher» sur tous les plans. Selon M.Koumane, face aux crimes qui peuvent le cibler comme pour les moyens de l'en prémunir, le citoyen arabe a le droit de savoir, de connaître et, surtout, d'être un partenaire du policier. Les pays arabes, comme l'indiquent tous les indices sociologiques et les statistiques allant dans ce sens, font face à une formidable montée des actes criminels. Mais c'est surtout contre le terrorisme islamiste que les Etats arabes devraient se prémunir. Zone de turbulences par excellence, le monde arabe est agité par le radicalisme islamiste depuis au moins vingt ans. Aujourd'hui, au Yémen, au Soudan et dans d'autres pays encore, le crime organisé fait presque partie du paysage quotidien. C'est aussi dans ce contexte qu'apparaît l'utilité publique d'un nouveau concept: la police de proximité. C'est elle qui a la charge de gérer au quotidien les problèmes de la cité. Mieux, d'anticiper leur arrivée afin d'en prémunir les citoyens. Dans cet ordre d'idées, Koumane dira que c'est justement les raisons qui ont amené à la création d'une police de proximité, soulignant la nécessité de conforter la lutte contre la criminalité par les sciences et les expériences nouvelles, citant «le caractère nouveau du crime organisé exécuté par des réseaux mafieux». Pour l'exécution des plans criminels, ces réseaux font désormais appel aux techniques de pointe, notamment en matière de communications. Il y a aussi l'exemple édifiant de l'existence de réseaux spécialisés dans la falsification des cartes d'assurance et le transfert de comptes bancaires, des délits rendus possibles grâce à des techniques informatiques et au réseau Internet. La stabilité du monde arabe, comme le soulignait Ali Tounsi, directeur général de la Sûreté nationale lors du dernier Conseil, passe obligatoirement par l'urgente nécessité de trouver «des moyens adéquats de lutte et de prévention contre tous les fléaux criminels, dont principalement le terrorisme».