La facture du lait a augmenté, mais la pénurie persiste L'importation des laits et des produits laitiers a augmenté de plus de 424 millions de dollars entre le mois de janvier et le mois d'octobre 2017 par rapport à la même période de l'année dernière. Les milliards engloutis par cette filière pour la développer et réduire la dépendance du pays en ce qui concerne sa consommation en lait ne semble pas avoir donné ses fruits. Elle est même en grande partie responsable de la hausse de la facture des produits alimentaires importés. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. «La facture d'importation du Groupe des produits alimentaires a augmenté à 7,12 milliards de dollars sur les dix premiers mois de l'année 2017 contre 6,81 milliards de dollars durant la même période de 2016», indiquent les statistiques des douanes rendues publiques hier. Soit une hausse de 4,5%. La facture d'importation des laits et produits laitiers à elle seule a bondi de 53,1%! Elle est passée de 798,84 millions de dollars entre le mois de janvier et le mois d'octobre 2016 à 1,22 milliard de dollars pour les dix premiers mois de l'année 2017. Ce qui correspond à une hausse de plus de 424 millions de dollars. Le lait est tombé comme un cheveu sur la soupe. A un moment où il est question de réduire de manière drastique une facture des importations qui, vraisemblablement aura du mal à descendre sous les 40 milliards de dollars en 2017. Le joint- venture algéro-américain signé il y a à peine deux années dans le domaine de l'agriculture qui avait pour objectif de réduire la dépendance de l'Algérie vis-à-vis de l'étranger en matière d'importation de poudre de lait n'a apparemment pas tenu toutes ses promesses. L'accord avait été paraphé le 8 novembre 2015 à Alger entre le groupe privé algérien Lacheb et le consortium américain, Americain International Agriculture Group (Aiag). Un partenariat qui devait développer l'élevage de vaches laitières. Un objectif qui ne semble pas avoir été atteint. Pas suffisamment en tous les cas pour inverser la tendance. L'Algérie est encore autant dépendante de ses importations pour satisfaire la demande de sa population. La remarque est aussi valable en ce qui concerne le sucre et les sucreries alors que des voix se sont élevées pour réduire leur taux dans les limonades en particulier. Les importations de sucres et sucreries se sont chiffrées à 913,42 millions de dollars pour les 10 premiers mois de 2017 contre 742,03 millions de dollars en 2016. Soit une hausse de 23,1% qui équivaut à plus de 171 millions de dollars. L'autre fausse note provient de la filière des légumes secs. Leur importation a coûté 314,6 millions de dollars entre janvier et octobre contre 246,3 millions de dollars pour la même période l'an dernier. Soit une hausse de plus de 68 millions de dollars, qui représente un taux d'augmentation de 27,73%. Concernant les huiles destinées à l'industrie alimentaire (classées dans le Groupe des biens destinés au fonctionnement de l'outil de production), leurs importations ont grimpé à 701,76 millions de dollars contre 587,84 millions de dollars soit une augmentation de 114 millions de dollars indique le document du Centre national de l'information et des statistiques des Douanes. Quelques satisfactions sont malgré tout à relever. Les céréales (blé dur, tendre...), semoule et farine ont baissé de près de 130 millions de dollars. Les importations de viandes ont-elles aussi baissé de 30 millions de dollars. tandis que celles des médicaments ont connu un recul de 3,7%. La pilule reste amère de toutes les façons.