Le Théâtre national Mahieddine Bachtarzi a abrité samedi soir l'ouverture du 12e Festival national du théâtre professionnel (Fntp) en présence d'un public nombreux. Pour inaugurer cette cérémonie, Mohamed Yahiaoui, commissaire du festival, n'a pas tari d'éloges en qualificatifs positifs pour décrire cet événement «festif» ouvrant le champ de la compétition qu'il a voulu placé sous le sceau de «l'excellence», porté par «des chevaliers de l'art». Pour sa part Azzedine Mihoubi, ministre de la Culture, soulignera en réaffirmant l'importance de ce festival qui est arrivé à sa douzième édition réitérant ainsi son total soutien à cette manifestation qui se tient désormais, comme il l'indiquera lui-même, dans une salle entièrement rénovée flanquée d'une scène plus spacieuse pour accueillir toutes ces compagnies théâtrales. «Il faut soutenir ce festival à n'importe quel prix et quelles que soient les conditions financières. On le conservera en dépit de tous ces désagréments dont le TNA a décidé de se délester, pour certains comme les hommages et autres qui alourdissaient trop la balance financière. Je ne dis pas que les hommages ce n'est pas bien, mais je pense que ce qui intéresse le public ce sont les choses nouvelles qu'on apporte.» Aussi, a-t-il placé cette année, «le 4e art sous le sceau de l'excellence» lui aussi en évoquant Mostaganem qui été considérée comme la capitale du théâtre durant toute l'année. «A nous d'instaurer des traditions en ce sens car le théâtre est la priorité de tous et doit susciter une dynamique tout autour, parmi les acteurs qui y contribuent.» Il saluera aussi le succès du théâtre algérien à travers le monde, dans différents festivals arabes notamment. Seul bémol, a-t-il fait remarquer, est son regret de ne pas voir assez de théâtres régionaux adapter des textes locaux à la place des grands noms de la littérature mondiale et ce en vue de faire du théâtre à cent pour cent algérien qui s'adresse à l'âme algérienne. Il rappellera aussi que le monde de la culture a perdu cette année un grand nom du théâtre algérien en la personne de Rachid Zeghmi de Constantine qui a laissé une trace avec son humour et ses sketchs. Enfin, Azzedine Mihoubi insistera sur la nécessité de relancer et moderniser le théâtre en lui conférant un souffle nouveau. Aussi «nous avons plus besoin d'utiliser le nom des théâtres régionaux. Chaque théâtre portera le nom de sa ville. D'autres théâtres sont en cours de construction à Laghouat, Aïn Defla, Naâma, Biskra, Jijel etc. Des théâtres qui se rajouteront sur la liste des 20 autres théâtres nationaux. Il faudra aussi insister sur la distribution dorénavant en faisant tourner ces pièces en mettant en place des mécanismes pour assurer la continuité de ces pièces sur les planches et leur pérennité. IL saluera aussi le retour de la pièce Babor Ghrek après 30 ans d'absence. Une pièce qui devra s'adresser encore à un nouveau public. Pour ouvrir cette soirée, une pièce a été présentée. Il s'agit de Les escaliers de l'obscurité du théâtre de Constantine. Avec une dizaine de comédiens, cette pièce met en scène l'affrontement entre plusieurs pensées socio-politiques tout en abordant des questions humanistes partagées entre histoire et présent, à travers différents moments dans le temps. Il est noté que cette douzième édition du Festival du théâtre professionnel a programmé 16 spectacles en compétition, majoritairement montés sur des textes algériens. Outre le TNA, en lice avec la pièce, «Omerta», 14 théâtres régionaux et une coopérative (de Sidi Bel Abbès) participent à cette 12e édition qui compte onze pièces sur l'ensemble des spectacles en compétition, montées sur des textes algériens. «Ajebbani», adaptation de la pièce, «Le Foehn» de Mouloud Mammeri, de Tizi Ouzou, «El Aâtab» (la panne)» de Batna, «El Ichaâ» (la rumeur) d'Oum El Bouaghi, «Aâwdet el harraga» (le retour des immigrants clandestins), de Béjaïa, «Aâttacha» de Djelfa et «Ma bkat hadra» (plus rien à dire) de Skikda, figurent parmi les pièces de théâtre en compétition de l'édition 2017. Pas moins de huit prix seront décernés par un jury de cinq membres, sanctionnant les meilleurs, spectacles, mise en scène, texte, scénographie, et rôles masculin et féminin. Hors compétition, sept spectacles seront présentés à la salle de cinéma «Ech'Chabab» (ex-Casino), restaurée depuis quelques années par la commune d'Alger-Centre. Parallèlement aux représentations, des conférences, un hommage au comédien et metteur en scène Abdelhalim Raïs et autres ateliers de formation sur la critique théâtrale, le métier de comédien et l'expression corporelle, figurent au programme du festival. Le 12e Fntp devra par ailleurs rendre hommage au comédien Omar Guendouz pour l'ensemble de sa carrière. Des spectacles destinés aux enfants sur la place Mohamed-Touri jouxtant le TNA (Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi) dont la scène doit accueillir l'ensemble des représentations en compétition, sont programmés au 21e Fntp prévu jusqu'au 31 décembre.