Cinq choses à savoir sur le Championnat nord-américain de football (MLS) après l'annonce lundi de la création par David Beckham d'une équipe MLS à Miami. Un championnat «fermé» Officiellement créé en 1993 pour surfer sur la vague du Mondial-1994 organisé par les Etats-Unis, le Championnat nord-américain a finalement vu le jour en 1996 avec 10 équipes. Il oppose désormais 23 équipes, 20 américaines et trois canadiennes, en incluant le Los Angeles FC qui va faire ses débuts en 2018, mais sans compter Miami et Nashville, les deux équipes qui vont bientôt rejoindre la MLS. Comme tous les grands championnats professionnels nord-américains, la Major League Soccer est un championnat fermé, sans promotion ni relégation en fin de saison. Chaque saison se dispute de mars à décembre, avec une phase de saison régulière sous la forme d'un championnat par conférence Est et Ouest, puis des play-offs sous la forme de matchs aller-retour à élimination, sauf la finale disputée sur un seul match. La politique des grands noms Pour asseoir sa réputation, longtemps brocardée, en particulier en Europe, et remplir les stades, la MLS a misé sur des grands noms du football international en fin de carrière. Elle a fait venir en 2007 David Beckham, star du football anglais passée par Manchester United ou encore le Real Madrid, et icône connue dans le monde entier pour le couple qu'il forme avec Victoria, l'ex-chanteuse des Spice Girls. Après ce retentissant transfert au Los Angeles Galaxy, la MLS a entretenu la flamme avec Thierry Henry (New York Red Bulls), Kaka (Orlando), Didier Drogba (Montréal), Andrea Pirlo, David Villa (New York City) ou encore Bastian Schweinsteiger (Chicago). Cette stratégie est révolue selon la MLS qui met désormais l'accent sur les joueurs dans la force de l'âge comme le capitaine de l'équipe des Etats-Unis Michael Bradley, la star mexicaine Giovani dos Santos, l'international italien Sebastian Giovinco ou encore des grands espoirs, comme l'Argentin Ezekiel Barco et le Vénézuélien Josef Martinez. Autre signe de cette «montée en gamme», la présence d'entraîneurs de renom comme l'ancien sélectionneur de l'Argentine, passé par le FC Barcelone, Gerardo Martino (Atlanta) et Patrick Vieira (New York City), champion du monde 1998 et d'Europe 2000, comme joueur, avec la France. La toute-puissante MLS A la différence des ligues européennes, la MLS est à la fois organisatrice et propriétaire de son championnat. Chaque club est actionnaire de la MLS qui leur distribue en retour les recettes. Les joueurs sont sous contrat avec la MLS qui les paye et les met à disposition de leur club. La MLS est régie par un plafond salarial pour préserver l'équité sportive et l'équilibre des comptes. Sauf que depuis 2007, pour permettre le transfert de Beckham, chaque équipe peut offrir à plusieurs joueurs, dits «désignés», le salaire qu'elle veut. C'est alors aux propriétaires d'équipe et non à la MLS de régler la facture. En 2017, le joueur le mieux payé était le Brésilien Kaka, ancien Ballon d'or qui émargeait à Orlando à un salaire annuel de 7,2 millions de dollars, très loin du salaire moyen qui était de 316.777 dollars en 2016. En plein boom Dans un pays obnubilé par le football américain, le baseball et le basket, la MLS est en train de se faire une place de choix. La fréquentation moyenne s'est établie en 2017 à 22.112 spectateurs par match, soit plus que la L1 française (21.029) ou le championnat d'Argentine (21.374), pas loin de la Serie A italienne (22.164), même si les stades sont souvent beaucoup plus grands et la population largement supérieure. Pour ses débuts en MLS, Atlanta a attiré en 2017 42.600 spectateurs par match avec un nouveau record sur un match de 71.874 spectateurs en octobre dernier. Les audiences TV ne décollent pas en revanche avec 272.000 téléspectateurs en moyenne, contre 14,9 millions pour un match de football américain. Une foule de prétendants Signe supplémentaire de l'intérêt que suscite le football aux Etats-Unis, il y avait en 2017 12 villes candidates pour accueillir l'une des quatre dernières franchises. Ces projets sont portés par des groupes déjà présents dans le sport professionnel nord-américain, alléchés par le succès économique de la MLS, comme l'équipe NBA des San Antonio Spurs à San Antonio ou le propriétaire de l'équipe de football américain des San Francisco 49ers à Sacramento. Le prix d'entrée n'est pas modique: 150 millions de dollars pour pouvoir créer son équipe.