Steven Gerrard, Frank Lampard et Didier Drogba ont fait coup sur coup leurs adieux au Championnat nord-américain (MLS) qui en profite pour changer de stratégie afin d'accroître encore sa popularité et sa légitimité. Il n'a peut-être marqué que cinq buts en deux saisons à Los Angeles et a regagné l'Angleterre sans le moindre trophée, mais Steven Gerrard a rempli sa mission. Grâce à l'ancien emblématique capitaine de Liverpool qui a, depuis, pris sa retraite, le Galaxy qui avait déjà fait frappé les esprits en 2007, en recrutant David Beckham, est le club MLS le plus connu de la planète football. A Montréal, Didier Drogba est désormais une légende: l'ancien capitaine de la Côte d'Ivoire a marqué 22 buts en 38 matchs et a propulsé l'Impact en 2015 pour la première fois de son histoire en play-offs. L'ancien buteur de Chelsea a peut-être perdu à 38 ans son statut de titulaire cette saison, mais Montréal a tout de même atteint le dernier carré où il a chuté face à Toronto, opposé samedi à Seattle pour la MLS Cup, le titre suprême. Frank Lampard, lui, a permis à l'ambitieux New York City, entraîné par Patrick Vieira, de se faire une place en play-offs en 2016, avec ses quinze buts en 31 matchs sur deux saisons. Ses trois grands noms du football mondial, sans oublier l'ancien international irlandais Robbie Keane qui a passé cinq saisons à Los Angeles, ou encore le Brésilien Kaka, Ballon d'Or 2007 qui quittera la MLS en 2017 après une dernière saison à Orlando, ont été recrutés pour une raison : «Avoir Gerrard, Lampard et Drogba dans votre championnat le médiatise énormément», a expliqué la semaine dernière Don Garber, le président de la MLS. En attendant Rooney et Ibrahimovic ? Mais le «commissionner» admet que cette stratégie a fait long feu, même si les noms de l'Anglais Wayne Rooney, de l'Allemand Bastian Schweinsteiger et du Suédois Zlatan Ibrahimovic sont régulièrement cités pour rejoindre la MLS qui a établi en 2016 un nouveau record de fréquentation avec une moyenne de 21.692 spectateurs par match. «Pour la MLS, cela a été un honneur d'accueillir des joueurs de légende, nous avons eu besoin d'eux, mais je crois que ce n'est plus vraiment le cas», a admis M. Garber. «Les clubs recrutaient des joueurs de renom en pensant qu'ils les aideraient à remplir leurs stades, c'était artificiel, mais ce qui est important maintenant, c'est de savoir s'ils peuvent permettre à leurs équipes de gagner. Si votre équipe gagne, il y aura 36.000 spectateurs pour suivre ses matchs», a-t-il poursuivi. Pour le grand patron de la MLS, son Championnat, dans l'ombre aux Etats-Unis de la NBA (basket), du NFL (football américain) ou de la MLB (baseball), doit désormais s'appuyer sur ses stars développées localement. Et de citer les internationaux américains Michael Bradley et Jozy Altidore (tous deux Toronto), du Mexicain Giovani dos Santos (Los Angeles), de l'Italien Sebastian Giovinco qui a relancé sa carrière à Toronto ou encore de l'Argentin Ignacio Piatti (Montréal). «Avoir de jeunes joueurs au sommet de leur art est bien plus important maintenant que d'accueillir des joueurs en fin de carrière», a conclu M. Garber.