La paix n'a pas de prix La compagnie nationale des hydrocarbures et la compagnie italienne Saipem ont signé hier, un accord qui met un terme aux démêlés qui les opposent. Le Groupe italien d'ingénierie et d'exploration pétrolière va verser un montant de l'ordre de 200 millions de dollars à Sonatrach. Quels sont les termes de ce compromis? «Un montant de l'ordre de 200 millions de dollars sera versé à Sonatrach par le Groupe italien d'ingénierie et d'exploration pétrolière Saipem en vertu d'un accord signé hier à Alger pour le règlement à l'amiable des litiges entre les deux parties», a indiqué le patron de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour. La paix n'a pas de prix. Elle est de surcroît nécessaire pour un pays comme l'Algérie qui compte ratisser large pour attirer un maximum d'investisseurs dans le secteur des hydrocarbures. Un domaine qui porte à bout de bras son économie qui repose essentiellement sur ses exportations pétrolières et gazières. Le pays n'a donc pas d'autre choix que de montrer un visage séduisant, rassurant. Avec une nouvelle loi sur les hydrocarbures qui s'annonce attractive et avantageuse pour ses potentiels partenaires, il est fort à parier que l'on se bousculera au portillon. C'est aussi à l'image de sa diplomatie qui a toujours privilégié les solutions politiques au recours aux armes pour résoudre les conflits. Le dialogue est une de ses particularités et il s'applique vraisemblablement à d'autres sphères que celle de la politique. Il ne peut en tous les cas qu'être bénéfique surtout lorsque les belligérants ont des perspectives en commun, des opportunités avérées qui ne peuvent que sceller une coopération prometteuse, voire exceptionnelle. C'est la démarche qu'ont décidé d'adopter La compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, et la compagnie italienne Saipem qui ont signé hier, un accord qui met un terme aux démêlés qui les opposent. Le document a été paraphé par le président-directeur général de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, et son homologue de Saipem, Stefano Cao. Cet accord permet «d'enterrer les litiges entre les deux compagnies qui sont partenaires depuis plusieurs décennies», a déclaré le patron de Sonatrach à l'issue de la cérémonie de signature du document qui met un terme aux différends juridiques entre les deux parties. Sur quoi portait le litige? Il est question d'un contrat de réalisation d'une usine de liquéfaction de gaz à Arzew, d'un contrat de réalisation de trois trains de GPL, d'une unité de séparation d'huile et des installations de production de condensats à Hassi Messaoud, d'un contrat de réalisation de l'oléoduc GPL à Hassi R'mel, alors que le 4ème contrat porte sur la réalisation d'une unité de production gazière et pétrolière sur le champ Menzel Ledjmet pour le compte de l'association Sonatrach/FCP (First Calagary Pétroleum, Canada). «Nous avons réalisé ces projets avec Saipem. Lorsqu'ils ont été achevés, il y a eu des litiges avec nos partenaires italiens. Il y a eu beaucoup de réclamations de leur part sur les quatre contrats (réalisés en partenariat). Des négociations dures et lourdes ont été menées entre Sonatrach et Saipem durant 18 mois pour pouvoir trouver une solution. Puis la sagesse a prévalu pour régler ce problème et parvenir à cet accord», a expliqué le patron de la compagnie des hydrocarbures. Une démarche qui consiste à démontrer aux partenaires étrangers que «Sonatrach est debout et que c'est une entreprise professionnelle qui fait du bon travail et entretient de bonnes relations avec ses partenaires». Côté italien, on exulte presque. «C'est un grand jour pour Saipem et c'est aussi un grand jour pour moi personnellement...j'ai éprouvé un grand chagrin en constatant que le groupe n'avait pas de relation et d'opportunités commerciales avec Sonatrach. Je me suis donné comme objectif de contribuer à régler les litiges entre les deux parties. L'accord signé aujourd'hui est historique pour Saipem», a assuré le patron de Saipem, Stefano Cao. Tout est bien qui finit bien. Une nouvelle lune de miel se profile entre Saipem et Sonatrach.