La particularité du jardin d'Essai d'Alger n'est plus à démontrer. Et pourtant il tarde à être classé comme jardin botanique de renommée mondiale. En effet, après la relance du dossier pour son classement auprès de l'Unesco, celle-ci a dépêché à Alger une équipe d'experts dans le domaine en janvier 2017, sans pour autant donner son avis. Du coup, l'Etablissement public à caractère industriel et commercial (Epic) qui gère cet espace botanique compte déposer un dossier plus consistant. Pour ce faire et selon le directeur du jardin d'Essai, Abdelkrim Boulahia, il a été procédé au courant de l'année dernière à un recensement exhaustif du patrimoine botanique. Ce dernier, qui se prononçait lors d'un séminaire international sur le thème «Jardin du Hamma d'Alger et jardin botanique du monde: rôle dans la conservation ex situ et in situ» et organisé par cet Epic hier à Alger a fait savoir que le recensement exhaustif du patrimoine de cet espace botanique effectué en 2017, a été effectué par un conseil scientifique, «lequel (le recensement) va servir à appuyer notre demande de classification au patrimoine mondial» a indiqué le directeur. Soulignons que la ministre de l'Environnement, Fatma Zohra Zerouati, a dans son discours d'ouverture de ce séminaire rehaussé par la présence de plusieurs ministres ainsi que du wali d'Alger, mis l'accent sur l'intérêt de cet espace botanique «qui mérite d'ailleurs une plus grande attention», a-t-elle souligné. C'est d'ailleurs tout à fait indiqué d'autant (plus) que le jardin botanique du Hamma, qui s'étend sur une superficie de 32hectares et de surcroît en plein milieu de la capitale, réunit et la nature et la culture. En effet, il regroupe en son sein des centaines d'espèces végétales et de nombreuses statues en pierre ainsi que des gravures rupestres réalisées par de grands artistes. Parmi ces gravures une très célèbre, car elle a été choisie par l'Unicef, en 1986, comme symbole de la protection de l'enfance. Elle représente une éléphante protégeant son éléphanteau guetté par une panthère. Notons que Abdelkrim Boulahia s'est aussi prononcé sur les perspectives du jardin botanique du Hamma. Il a ainsi fait savoir qu'il sera procédé à l'actualisation de l'inventaire des collections végétales et la réception d'une serre multichapelle à la relance du carré de floriculture et production de plantes à fleurs et la réouverture de l'école d'horticulture pour assurer des formations délivrant des diplômes en horticulture et en paysagisme. Il y a lieu de rappeler qu'en plus de son attrait, le jardin d'Essai a pour missions de protéger et de conserver la biodiversité et aussi une mission éducative, celle de sensibiliser les visiteurs à la projection de la biodiversité grâce à différents outils pédagogiques, à savoir la célébration des journées internationales, des visites guidées et des ateliers. A propos des visiteurs, le directeur du jardin botanique a fait savoir que son établissement a réalisé pour l'exercice 2017 une recette de 168.980.560 DA et prévoit pour 2018 atteindre les 225.000.000 DA. Notons enfin qu'au programme de ce séminaire il a été présenté les expériences du «Royal Botanique» de Londres et du grand jardin de Palerme (Italie).