Son développement nécessite certains préalables comme la formation, la communication et une adaptation des textes juridiques. La finance islamique (FI) en Algérie est une option «possible et souhaitable», cependant, selon l'avis d'un participant à la présentation, lundi à Alger, d'une étude du Forum des chefs d'entreprise (FCE), certains préalables sont nécessaires à son application. Il a cité la «formation» des agents des banques et autres établissements financiers, le «développement» de la communication à l'intention des utilisateurs éventuels, mais aussi une «adaptation des textes» à cette triptyque. Dans la présentation de l'étude du Forum des chefs d'Entreprise, Lachemi Siagh qui a mené ce travail, estime qu'il faut apporter des «modifications aux Codes civil et fiscal et à la loi sur la monnaie et le crédit» pour prendre en charge les spécificités de la FI». Pour cet expert, les obstacles ne sont pas «insurmontables en Algérie» en exonérant l'opération, en clarifiant le régime de la location-vente, et aussi en permettant le refinancement du crédit-bail tout en évitant la double taxation et les frictions fiscales de l'opération d'achat et vente. Le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, présent à cet événement, a indiqué que la Banque d'Algérie envisageait de publier un règlement encadrant la gestion des produits financiers dits «alternatifs» au niveau des banques. Il a estimé que la finance islamique est en train de se généraliser au niveau des banques publiques. La figure de proue dans le monde de la «Banque islamique» est incontestablement l'Arabie saoudite qui n'a relativement adopté ce choix que «récemment», bien après la première banque expérimentale qui a vu le jour en 1963 en Egypte. Le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, Mohamed Aïssa, a, pour sa part, insisté sur l'importance de la jurisprudence islamique en matière de contrôle des opérations de la finance alternative. Il a ainsi fait savoir qu'une académie de la jurisprudence islamique (majmâa fiqhi) va être créée pour servir la finance islamique. Ses membres seront élus parmi leurs pairs et son financement sera assuré par les Waqfs, a-t-il expliqué. Il a exhorté les imams à sensibiliser les citoyens à la bancarisation de leurs ressources et tirer profit des produits alternatifs, conformément à la charia. Le président de l'Association des banques et établissements financiers (Abef), Boualem Djebbar, a déploré quant à lui, le fait que les produits financiers «alternatifs», ne représentent actuellement que 3% du marché financier national global, un taux qu'il considère «non négligeable». Il faut savoir que les établissements islamiques activant en Algérie, sont Al Baraka Bank Algeria, Al Salam Bank Algeria, Algérie Takaful (Assurances) et Salama Assurances Algérie. Djebbar a ajouté que la création d'un Comité national du contrôle de la conformité à la charia, qui sera installé au niveau du Haut Conseil islamique (HCI), a été proposé. Cet organe consultatif veillera à la conformité de la gamme des produits financiers islamiques aux préceptes de la charia et trancher certaines questions.