Selon M. Maliki, l'initiative palestinienne intervient «en raison de l'intensité, du rythme et de la sévérité des crimes contre notre peuple» y compris la prise pour cible de «manifestants non armés dans la bande de Ghaza». Le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Maliki a appelé hier la Cour pénale internationale à «ouvrir immédiatement une enquête» sur des crimes de guerre et d'apartheid présumés envers les Palestiniens. Riyad al-Maliki s'est entretenu durant une heure avec la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, au siège de la cour à La Haye. Il s'agit d'une «étape importante et historique vers la justice pour le peuple palestinien qui continue de souffrir de crimes généralisés et systématiques», a-t-il déclaré aux journalistes à l'issue de cet entretien. A la demande des Palestiniens après la guerre de Ghaza à l'été 2014, la CPI a lancé en 2015 une enquête préliminaire sur des accusations de crimes de guerre en Israël et dans les territoires palestiniens. Mais elle doit encore décider l'ouverture d'une enquête en bonne et due forme sur des crimes de guerre présumés. «Cette étape vise à obtenir justice en recherchant les responsabilités», a déclaré M. Maliki. Selon lui, «les responsables de ces crimes, cités dans la demande, doivent rendre des comptes pour leurs actions sans délai supplémentaire». Selon M. Maliki, l'initiative palestinienne intervient «en raison de l'intensité, du rythme et de la sévérité des crimes contre notre peuple» y compris la prise pour cible de «manifestants non armés dans la bande de Ghaza». Le 14 mai, alors que les Etats-Unis inauguraient leur ambassade à El Qods, 62 Palestiniens ont été tués durant des manifestations dans la bande de Ghaza par les tirs de soldats israéliens postés à la barrière séparant Israël de l'enclave palestinienne sous blocus. La demande palestinienne met en avant la question des colonies israéliennes, qualifiée de «menace la plus dangereuse envers la vie et les ressources des Palestiniens», selon un communiqué palestinien. «Israël maintient, étend et protège le régime des colonies en commettant des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité et le crime d'apartheid envers le peuple palestinien», selon le communiqué. L'Autorité palestinienne a adhéré en 2015 à la CPI dont Israël n'est pas membre. Le ministère israélien des Affaires étrangères a déclaré hier «considérer avec sévérité» la démarche palestinienne qu'il a qualifiée de «cynique et sans validité juridique». «La CPI n'a pas autorité sur la questions israélo-palestinienne puisqu'Israël n'est pas membre de la cour et puisque l'Autorité palestinienne n'est pas un Etat», selon un communiqué du ministère israélien. Mme Bensouda a affirmé la semaine dernière qu'elle suivait de près les violences à Ghaza et a promis de «prendre toute mesure appropriée», rappelant que la situation dans les territoires palestiniens était «sous le coup d'une enquête préliminaire menée par mes services». «Mon équipe suit attentivement les développements sur place et examine tout crime présumé qui pourrait être du ressort» de la CPI, a-t-elle déclaré. «La violence doit cesser», a-t-elle ajouté.