L'ouverture des comptes dans une monnaie étrangère librement convertible, se fera sans aucune autorisation préalable. Le principe de l'alimentation de ces comptes, sans limitation de montant, est consacré ainsi que la liberté des titulaires de disposer de leurs avoirs pour tout transfert vers l'étranger. En cette période de crise économique, l'Algérie tente de préserver ses devises en raison de ses faibles revenus des ventes des hydrocarbures, principale source des finances du pays. Mieux, le pays doit également penser à d'autres moyens pour s'en procurer. Et comme les exportations hors hydrocarbures n'arrivent toujours pas à s'affirmer, la Banque d'Algérie vient d'annoncer la mise en place d'un nouveau dispositif pour renforcer la collecte des devises des particuliers par le système bancaire. Le dispositif qui offre de nombreuses facilités aux détenteurs de comptes devises sera également et sans aucun doute un atout pour attirer les investisseurs étrangers. En effet, ces mesures qui seront annoncées aujourd'hui par le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Loukal, comme l'a annoncé l'APS, s'inscrivent dans le sillage de l'action portant sur les mesures d'assouplissement et de facilitation à l'ensemble des épargnants. Concrètement, il sera question d'un rappel à l'ordre pour les banques afin que ces dernières mettent concrètement en application les textes législatifs régissant l'ouverture des comptes de devises et leur gestion. Il s'agit entre autres textes du Règlement de 2009 relatif aux comptes devises des personnes physiques de nationalité étrangère résidentes et non résidentes et des personnes morales non résidentes, et le Règlement de 2016 fixant le seuil de déclaration d'importation et d'exportation de billets de banques. Ce dispositif législatif et réglementaire consacre le droit aux personnes physiques résidentes et non résidentes d'ouvrir librement des comptes dans une monnaie étrangère librement convertible, sans aucune autorisation préalable. Il consacre l'alimentation de ces comptes, sans limitation de montant. Il offre aussi aux titulaires des comptes devises la liberté de disposer de leurs avoirs pour tout transfert vers l'étranger. Et alors que les textes de lois existent, leur application sur le terrain rencontre énormément d'obstacles. En effet, actuellement, les établissements bancaires n'acceptent pas l'ouverture systématique d'un compte devises au profit de nouveaux clients. Certaines banques exigent l'ouverture d'un compte dinars en parallèle de celui en devises ou encore d'un titre de transport pour les retraits de devises. Elles demandent des justificatifs lors du versement de devises qu'il s'agisse des virements reçus de l'étranger ou des dépôts en espèces. Dans de nombreux cas, il est arrivé où des banques suspendent le virement ou convertissent automatiquement les sommes reçues en dinars. Un détenteur d'un compte devises devait également obtenir une autorisation de la Banque d'Algérie avant de transférer son argent à l'étranger pour le paiement de certains frais tels que les soins ou la scolarité ou toutes autres dépenses. Ces différentes contraintes qui n'ont pas permis le développement de l'inclusion financière seront ainsi toutes levées afin de permettre la collecte de cette épargne devises qui constitue un apport certain de par le nombre de comptes actifs qui atteint les 4,7 millions de comptes et de par le montant de l'épargne constituée également et qui est l'équivalent de près de 5 milliards de dollars américains.