Le ministre de la Santé En répondant rapidement à une grande partie des revendications des médecins spécialistes, le ministre de la Santé a débranché le Camra qui espérait sortir de son coma en se greffant à la manifestation de ses aînés... Le ministre de la Santé évite une nouvelle crise! Alors que les nouveaux assistants devaient retrouver le chemin de la... protestation. Le ministère de la Santé a publié, hier, un communiqué sur son site Internet où il assure que le procès-verbal d'avril dernier sera appliqué! «La répartition des médecins spécialistes au titre de l'année 2018, se fera conformément au procès-verbal du 10/04/2018», est-il écrit en grands caractères et en rouge. Quelques instants plus tard, c'est le directeur central du ministère de la Santé, Youcef Terfani, qui descend sur le plateau de la chaîne privée Ennahar TV pour y faire de grandes annonces. D'abord, il confire que le PV du 10 avril dernier sera bel et bien appliqué. «Les répartitions pour les nouveaux médecins spécialistes, qui se feront du 5 au 16 septembre, dépendront des besoins et des spécificités de chaque région», a-t-il souligné. Ce haut responsable du ministère de la Santé annonce dans la foulée l'entrée en vigueur de nouvelles durées, selon les zones, du service civil. «Elles varieront d'un an à 4 ans, selon les régions», a-t-il précisé. «Le service civil sera ainsi de 1 an dans les régions éloignées, de 2 ans dans les régions moyennes et de 4 ans dans les grandes villes», a-t-il expliqué. Le même responsable confirme, dans la foulée, que les indemnités promises aux praticiens spécialistes assujettis au service civil seront appliquées. «Elles vont de 20 à 60 000 dinars», a-t-il souligné. Les nouveaux spécialistes que nous avons joints, hier, par téléphone, nous ont fait part de leur satisfaction quant à ces annonces. «Nous demandions l'application du procès-verbal du 10 avril, c'est chose faite...», assurent-ils en espérant que ce ne soit pas des promesses en l'air. «Il ne reste qu'à déclarer une nouvelle session de rattrapage pour les recalés de l'examen du diplôme d'études médicales spécialisées (Dems) pour que toutes nos revendications soient satisfaites», indiquent ces médecins assistants. Il ne reste donc que le planning de rattrapage des «demssistes» recalés, qui après l'échec à leurs examens de fin de cursus se retrouvent dans une position très particulière et dans le flou le plus total. En répondant rapidement à une grande partie des revendications des médecins spécialistes, le ministre de la Santé a désamorcé une véritable bombe qui aurait pu perturber la rentrée sociale. Car, le Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) qui a perdu du terrain depuis l'arrêt de la grève voulait se «greffer» à la protestation de ses aînés. Il avait ainsi annoncé qu'il reprendrait à partir d'hier, le chemin de la protestation en organisant des sit-in «réguliers» avant de penser à reprendre la grève. Une réunion s'est tenue entre différents «représentants» des résidents du pays. «Mais il a été constaté une démobilisation totale», avoue un résident ayant assisté à la réunion. Une peur s'est installée dans les esprits des résidents et une amertume profonde qui rend la reprise de grève très difficile, voire quasiment impossible», témoigne ce même médecin. En fait, le Camra qui a perdu toute crédibilité auprès de ses confrères espérait une grève des nouveaux spécialistes pour prendre le train en marche. Mais voilà que la tutelle vient couper court aux nouvelles «ambitions» du Camra. Il est difficilement envisageable, voire quasi impossible, une reprise de la grève des médecins résidents. Le Camra ne sera pas réanimé...