Les résidents reprennent la contestation. Un rassemblement est prévu aujourd'hui devant le ministère de la Santé, à l'appel du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) pour demander la réouverture du dialogue et la prise en charge des revendications liées principalement au sort de l'année universitaire. Les résidents en sciences médicales «qui ont mené ce lourd et dur combat durant des mois par conviction, un combat mature et respectable, protesteront pacifiquement contre le mutisme et les promesses non tenues des deux ministères de tutelle, le 2 septembre (aujourd'hui) au siège du ministère de la Santé, et demandent la réouverture du dialogue afin de traiter (plusieurs) points», précise un communiqué rendu public, vendredi, par le bureau national (BN) du Camra sur sa page Facebook officielle. Le collectif rappelle que le gel de la plus longue grève de l'histoire du pays après huit mois de lutte a été décidé vu le «chaos» dans lequel sombraient nos hôpitaux et suite aux déclarations officielles du ministre de la Santé, promettant des négociations sereines avec des solutions concrètes et satisfaisantes, une fois l'activité hospitalière reprise, des déclarations confortées, poursuit-il, par celles du ministre de l'Enseignement supérieur à la veille de la session du Diplôme d'études médicales spécialisées (DEMS). «Nous avons été ébranlés par le silence et le mépris avec lesquels a été accueillie notre initiative», regrette le BN du Camra. L'action du bureau du Camra d'aujourd'hui a été décidée «en soutien» aux nouveaux assistants, qui ont obtenu leurs DEMS, et pour amener les deux tutelles (Santé et Enseignement supérieur) à clarifier la situation des résidents grévistes. «Les nouveaux ‘‘Demsistes'' (diplômés devenus assistants, ndlr) ont appelé, dans un communiqué rendu public dernièrement, à clarifier leur situation sur la nouvelle modulation, avant la répartition des résidents qui sera décidée le 5 septembre. Il s'agit aussi de contraindre le ministère à s'exprimer clairement sur l'année universitaire. A ce jour, un flou entoure la décision des différentes organismes (CPNS, CPRS, chefs de service, ministères de tutelle) sur le devenir des étudiants grévistes et la validité ou non de l'année universitaire», précise à El Watan le Dr Abdelmoumen Hadiby, membre du BN du Camra, et résident au CHU Ben Badis de Constantine. «Négocier dans le dos» des résidents Le sit-in des médecins résidents a pour objectif, signale le Camra, l'application des points consignés dans le procès-verbal de la réunion, tenue avec les représentants des résidents, le 10 avril 2018, ainsi que l'application du nouveau zoning proposé par le ministère de la Santé en date du 18 avril pour la nouvelle promotion d'assistants de juillet 2018. Les protestataires exigeront aussi une session de rattrapage pour les candidats ajournés au DEMS (session juillet 2018). «Les‘‘demsistes'', qui ont demandé une session de rattrapage au ministère de l'Enseignement, ne se sont pas préoccupés du sort de leurs camarades qui ont échoué lors de la session de juillet. Ils cherchent seulement à clarifier leur situation vis-à-vis du service civil et les avantages qu'ils peuvent en tirer», regrette un délégué du Camra, qui a requis l'anonymat, précisant que certains représentants des spécialistes ont «négocié dans le dos» de leurs collègues le planning de la dernière session de rattrapage. Le Camra, qui a décidé de ne pas baisser les bras face au mutisme de leurs deux tutelles, réclame la réintégration de l'ensemble des résidents toujours exclus de leurs services, le remboursement des ponctions et gels anarchiques des salaires au cours de la grève. Le collectif, qui n'a pas décidé de mettre en avant la plateforme de revendications soumise à ses tutelles, souhaite toutefois la «poursuite des négociations concernant les autres points soulevés par les médecins résidents». «Le collectif réitère son engagement et son ouverture au dialogue serein et responsable», insiste le Camra. Sera-t-il entendu par Mokhtar Hasbellaoui et son collègue Tahar Hadjar ?