Des forces loyales au gouvernement yéménite, soutenues par une coalition militaire conduite par l'Arabie saoudite, veulent reprendre Hodeïda aux éléments du mouvement «Anssar Allah» dit Houthis, qui la contrôlent depuis 2014. Le sort de centaines de milliers de civils est en jeu dans la province yéménite de Hodeïda, où les familles sont «terrifiées par les bombardements», s'est alarmée jeudi la coordinatrice humanitaire de l'ONU pour le Yémen, Lise Grande. Depuis l'échec samedi dernier de pourparlers prévus à Genève pour mettre fin à la guerre au Yémen, des combats meurtriers ont repris autour du port de Hodeïda (ouest), qui est notamment un point d'entrée crucial pour l'aide humanitaire, faisant des dizaines de morts. Des forces loyales au gouvernement yéménite, soutenues par une coalition militaire conduite par l'Arabie saoudite, veulent reprendre Hodeïda aux éléments du mouvement «Anssar Allah» dit Houthis, qui la contrôlent depuis 2014. «Des centaines de milliers de vie sont en jeu à Hodeïda», a souligné Mme Grande dans un communiqué, ajoutant que «la situation s'est dramatiquement détériorée au cours des derniers jours» dans cette province des rives de la mer Rouge. Jeudi, les Houthis ont lancé une contre-offensive pour récupérer le contrôle de «Kilo 10» et «Kilo 16», deux routes clés près de Hodeïda dont se sont emparées la veille les forces progouvernementales, selon des sources militaires. Près de 50 personnes, dont sept membres des forces anti-Houthis, ont été tuées ces dernières 24 heures, d'après le personnel médical de deux hôpitaux de la province. Outre les combats, la population doit faire face à une grande précarité alimentaire, avec 900 000 personnes à la recherche «désespérée de nourriture», a-t-elle indiqué. Cette situation risque d'être aggravée si les forces gouvernementales et les Houthis prennent pour cible les minoteries de la région, notamment une dont la réserve abrite de quoi alimenter 3,5 millions de personnes pendant un mois. «Si les minoteries sont touchées ou détruites (par les combats, ndlr), le coût humain sera incalculable», a dit Mme Grande, affirmant que «l'impact humanitaire de ce conflit est injustifiable». «Les familles ont besoin de tout: de nourriture, d'argent, de soins médicaux, d'eau, a-t-elle énuméré. Cela fend le coeur de voir autant de personnes ayant besoin d'autant de choses.» Hodeïda sert de point de transit à 70% des importations du pays. Le conflit au Yémen a fait quelque 10 000 morts, en majorité des civils, et provoqué la pire crise humanitaire au monde, selon l'ONU. Plus de huit millions de civils sont menacés par la famine dans ce pays pauvre de la Péninsule arabique, dont 75% de la population dépend de l'aide humanitaire, d'après les Nations unies.