Les pays de l'Opep et les autres producteurs de pétrole voudront éviter une forte baisse Le cartel du pétrole en conclave demain à l'hôtel El Aurassi Institué après l'accord historique d'Alger du 30 septembre 2016, qui a abouti à une réduction de 1,8 million de barils de pétrole par jour, le Comité ministériel mixte de suivi Opep-non Opep (Jmmc) tiendra, demain à Alger, sa dixième réunion. Cette instance, qui fait le lien entre les pays membres et non-membres de l'Opep, a pour principale mission d'évaluer l'offre sur le marché international et, partant, faire des propositions au prochain sommet de l'Opep sur le plafond de production et les quotas de chaque pays producteur. L'équation peut paraître simple, au regard de l'excellente tenue du marché de l'or noir, ces derniers jours, notamment, hier où le baril a «plombé» la barre psychologique des 80 dollars, il n'en reste pas moins que ce niveau de prix est le résultat de la combinaison d'une dizaine d'indices (lire l'analyse du professeur Abderrahmane Mebtoul), tous aussi incontrôlables les uns que les autres. C'est dire que les ministres algérien, saoudien, koweïtien et vénézuélien, représentant l'Opep, ainsi que le russe et l'omanais, pour les non Opep auront la lourde mission de proposer un scénario susceptible de résister aux «tempêtes géostratégiques», avec l'objectif assumé de maintenir les prix entre 70 et 80 dollars le baril. L'entreprise n'est pas du tout une sinécure dans un monde totalement chamboulé par une Amérique «toutes voiles dehors», renversant tout sur son passage. Et pour cause, la fin de l'accord sur le nucléaire iranien et les sanctions contre Téhéran qui ont suivi, poussent les prix vers le haut. Une double aubaine pour l'Arabie saoudite qui n'en attendait pas mieux de son allié américain. Mais, dans le même temps, la guerre commerciale déclarée par les USA contre la Chine et l'Europe risque de déboucher sur une récession mondiale et provoquer un plongeon historique des cours du brut. Les pays membres du Jmmc devront tenir compte de variables aux effets contradictoires. Un casse-tête pour des ministres objectivement incapables de prévenir l'avenir d'un marché où tout peut basculer du jour au lendemain. Autant les pays de l'Opep et les autres producteurs de pétrole voudront éviter une forte baisse, autant la hantise d'une importante hausse taraude les esprits. Les menaces directes de Donald Trump, formulées pas plus tard qu'avant-hier, ne tomberont certainement pas dans l'oreille d'un sourd. Les dirigeants arabes savent parfaitement de quoi le président américain est capable. Cela dit, l'histoire ne manque pas d'exemples où l'hyperpuissance US n'a pas eu le dernier mot. Sur pas mal de dossiers, l'Algérie y avait son empreinte. La prouesse qui a conduit à l'institution du Jmmc en fait partie. Faut-il rappeler que l'exceptionnel travail de la diplomatie algérienne a permis de freiner la baisse des cours qui avait débuté en 2014? La Conférence ministèrielle de l'Opep d'Alger, la 170e du nom, est le fruit direct du savoir-faire diplomatique algérien qui a abouti à un résultat inespéré quelques jours auparavant. L'Algérie a réussi à faire converger les positions de l'Arabie saoudite, de l'Iran et de la Russie. La création du Jmmc aura été l'autre trouvaille «géniale» qui maintient un contact quasi permanent entre tous les pays producteurs d'hydrocarbures. Ce n'est donc pas un hasard, que les membres du Comité ministériel mixte de suivi Opep-non Opep rendront hommage au Président Bouteflika. Ils le feront avec d'autant plus de conviction que tous ces pays ont dû revoir leurs budgets respectifs à la baisse pour faire face à la crise financière, consécutive à la chute des prix du brut. De grands pays, comme l'Arabie saoudite, le Koweït ou encore la Russie ont réduit leur train de vie, supprimé pas mal de subventions et s'apprêtaient à faire plus, n'était-ce l'efficacité de la diplomatie algérienne. L'OPEP rendra hommage au Président Bouteflika Les vingt-quatre Etats membres de l'Opep et non Opep qui ont confirmé leur participation à la réunion de demain, qui se tiendra à Alger, vont honorer le Président Bouteflika pour ses efforts de consensus et sa sagesse ayant contribué à une remontée des cours du pétrole de 20 dollars en 2016 à presque 80 dollars actuellement.