Dans l'attente de l'heureux élu Tant pis pour les Champions du monde 2018: le prix FIFA du meilleur joueur de l'année ne sacrera pas un Français, aujourd'hui à Londres, mais Luka Modric, Cristiano Ronaldo ou Mohamed Salah, en revanche, les entraîneurs Didier Deschamps et Zinédine Zidane ont une carte à jouer. «C'est un trophée que remet la FIFA, non?», avait demandé ingénument Antoine Griezmann au quotidien L'Equipe début septembre. «Et la Coupe du monde est organisée par la FIFA, c'est ça? On gagne la Coupe du monde et il n'y a aucun Français à l'arrivée. Ce sont des choix mais qu'il n'y ait aucun Champion du monde est surprenant.» Pas d'Antoine Griezmann, pas de Kylian Mbappé ou de Raphaël Varane, sélectionnés dans la première liste de 10 noms et tous brillants à des degrés divers la saison précédente et en Russie: le panel de supporters, capitaines, sélectionneurs et journalistes a privilégié des superstars ayant brillé en Ligue des champions. Le Portugais Cristiano Ronaldo, quintuple Ballon d'or, n'est plus à présenter. Il a gagné les deux trophées FIFA Best depuis que l'accord entre la FIFA et France Football, fondateur et organisateur du Ballon d'or, a pris fin en 2016. Et il a pris l'ascendant sur son grand rival Lionel Messi en Ligue des champions, raflant les trois derniers trophées avec le Real Madrid avant de partir pour la Juventus Turin. Luka Modric en a fait de même - 4 C1 en 5 saisons! - et a, en plus, emmené son petit pays, la Croatie, jusqu'en finale de la Coupe du monde, dont il a été élu meilleur joueur. Il a aussi été désigné meilleur joueur de l'année par l'UEFA, organisateur de la Ligue des champions... Ce qui n'a pas plu à Ronaldo, l'éternel affamé de récompenses individuelles. Face aux deux trentenaires (33 ans chacun), un talent pas aussi jeune que Kylian Mbappé mais toujours prometteur, l'Egyptien de Liverpool Mohamed Salah, 26 ans et étincelant avec les Reds la saison précédente. Blessé en finale de la Ligue des champions et en souffrance au Mondial, il n'a toutefois pas retrouvé ses sensations en ce début d'année... Ce qui n'a pas empêché son équipe de disposer du PSG de Mbappé (3-2) lors de son retour en Ligue des champions, mardi en Angleterre. «Un Français aurait bien mérité (ce trophée, Ndlr), par rapport à la saison qu'ils ont réalisé aussi, je suis déçu pour eux, ils méritaient au moins de faire partie des trois», avait déploré Didier Deschamps au sujet de ses Champions du monde oubliés. Il y a quand même quelques Champions du monde qui pourraient mettre la main sur un trophée: le capitaine Hugo Lloris est candidat au titre de meilleur gardien, aux côtés du Belge Thibaut Courtois et du Danois de Leicester Kasper Schmeichel. Et le latéral des Bleus Benjamin Pavard postule au titre du plus beau but de l'année avec sa reprise venue d'ailleurs qui a permis à l'équipe de France, alors menée 2-1, de reprendre le fil de son Mondial, en 8es de finale contre l'Argentine de Lionel Messi (4-3). Enfin, le sélectionneur des Bleus Didier Deschamps fait partie des finalistes pour le Prix du meilleur entraîneur, face au sélectionneur de la Croatie Zlatko Dalic et à une vieille connaissance, Champion du monde 1998 comme lui: Zinédine Zidane, vainqueur du trophée l'année précédente. Mais Zizou' a entre-temps glané une troisième Ligue des champions consécutive avec un même club, performance inédite. Il sera en tout cas difficile de départager tous ces champions, qui auront, en tout cas pour les joueurs, une sorte de cession de rattrapage à l'occasion du plus prestigieux des prix individuels, le Ballon d'or France Football, attendu en fin d'année civile. Dimanche, le quotidien français L'Equipe - qui appartient au même groupe que l'hebdomadaire France Football - promet sur une pleine page que «le 25 septembre, le Ballon d'or va renouveler le genre». Une annonce qui sera sans doute scrutée à la loupe par les Champions du monde 2018.