La lutte contre tous les terrorismes renforcée Dès le lendemain du drame qui a coûté la vie à 15 de ses soldats, Moscou avait pointé la responsabilité pleine et entière de l'armée israélienne et averti de mesures de rétorsion l'ambassadeur de l'Etat hébreu, aussitôt convoqué. Il aura suffi de quelques jours à peine pour que la Russie passe à l'action, après l'attaque de l'aviation israélienne en Syrie qui a coûté la vie à 15 soldats russes présents dans l'avion qui a été utilisé comme bouclier pour échapper à la DCA syrienne. Moscou a annoncé hier qu'il va passer outre les demandes pressantes de l'Etat hébreu qui s'était jusqu'ici opposé farouchement à la livraison des batteries S300 commandées par l'armée syrienne en 2010 pour renforcer son système de défense antiaérienne. Le président Vladimir Poutine a informé hier, lors d'une conversation téléphonique, le président Bachar al Assad que les S300 vont être fournis au cours des deux semaines prochaines. De son côté, le ministre de la Défense Sergueï Choïgou a indiqué que «la navigation par satellite, les radars de bord et les systèmes de communication de toute aviation militaire attaquant des cibles sur le territoire syrien seront supprimées dans les zones adjacentes à la Syrie, en mer Méditerranée». En clair, cela signifie qu'un brouillage systématique des appareils de navigation aérienne sera effectué dans la zone concernée de la Méditerranée pour protéger à la fois les installations militaires syriennes et les bases de Hmeïmim (aviation) et de Tartous (navires et sous-marins russes). «Nous sommes convaincus que la réalisation de ces mesures va refroidir les têtes brûlées et empêchera les actes irréfléchis constituant une menace pour nos soldats», a expliqué le ministre de la Défense Sergueï Choïgou, à la faveur d'une déclaration diffusée par la télévision. «Dans le cas contraire, nous réagirons de manière appropriée face à la situation», a-t-il également prévenu, laissant entendre que la situation sera observée à la loupe durant les prochaines semaines, voire les prochains mois et que d'autres mesures plus draconiennes pourraient intervenir si les conditions l'exigent. Rappelons que la défense antiaérienne syrienne avait, lundi dernier, riposté à des raids de l'aviation israélienne et qu'elle a touché involontairement un appareil russe (Illiouchine -20), avec 15 militaires présents à bord. Les chasseurs israéliens avaient pour cible, selon l'état-major hébreu, des dépôts de munitions dans la province de Lattaquié, fief du président Bachar al Assad, mais ils se sont servis de l'appareil russe en connaissance de cause pour tromper les batteries syriennes de S200. Les nouveaux missiles S300 dont disposera bientôt l'armée syrienne pour riposter aux éventuelles attaques israéliennes dont le Premier ministre sioniste Benjamin Netanyahu n'a jamais cessé de dire qu'elles vont se poursuivre inlassablement, prétextant la présence de combattants iraniens et du Hezbollah en Syrie, sont capables d'intercepter des appareils sur une distance de plus de 250 kilomètres et peuvent frapper en même temps plusieurs cibles dans les airs». selon des indications communiquées hier par le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou. Pour Moscou, la situation a radicalement changé, au vu des derniers évènements, et c'est pourquoi la décision de «renforcer» les capacités de défense de la Syrie a été prise aussitôt. En effet, les forces russes présentes en Syrie disposent depuis leur arrivée, en octobre 2015, de ces batteries de missiles S300 déployées autour de la base navale de Tartous, mais aussi des fameuses batteries S400 plus modernes et encore plus redoutables destinées, qunt à elles, à protéger la base aérienne de Hmeïmim, à l'ouest du pays. Preuve que la Russie n'a pas cru un seul instant la version brandie par Israël, assurant dans un communiqué que ses avions ne «s'étaient pas cachés derrière un quelconque appareil et que les appareils israéliens se trouvaient dans l'espace (aérien) israélien au moment où l'avion russe a été abattu». Une explication douteuse qui n'a pas suffi à apaiser la colère des dirigeants russes, exaspérés par la mauvaise foi des responsables israéliens. L'armée russe est présente en Syrie depuis septembre 2015, répondant à l'appel du gouvernement du président Bachar al-Assad qu'elle soutient dans son combat contre les différents groupes terroristes, ce qui a permis à Damas de reprendre le contrôle de la majeure partie du territoire.