Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu aura des entretiens aujourd'hui en Russie sur la crise syrienne avec le président Vladimir Poutine, a indiqué le Kremlin, hier. Le président russe aura des entretiens le 14 mai avec le Premier ministre israélien, qui effectuera une visite de travail en Russie, selon un communiqué. L'accent sera mis sur la situation actuelle au Proche-Orient, en particulier en Syrie, a ajouté la présidence russe. Le porte-parole du président russe avait indiqué samedi que M. Netanyahu était attendu cette semaine en Russie, alors que des négociations entre Moscou et les Occidentaux ont eu lieu la semaine dernière sur la Syrie, accompagnées d'une controverse sur la livraison de missiles sol-air russes perfectionnés au régime de Damas. Selon les médias israéliens, la visite de M. Netanyahu doit porter essentiellement sur la livraison prévue à la Syrie de ces batteries de missiles S-300, des armes ultramodernes qui peuvent détruire en vol des avions ou des missiles guidés. Un membre du gouvernement israélien a indiqué dimanche que le Premier ministre Benjamin Netanyahu était tout à fait déterminé à empêcher la vente de ces missiles russes à la Syrie. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait confirmé vendredi que Moscou finalisait les livraisons de ses missiles de défense aérienne à la Syrie, après des informations de la presse américaine citant des sources israéliennes. Auparavant, le secrétaire d'Etat américain John Kerry avait mis en garde contre la fourniture de ces missiles, qui serait potentiellement déstabilisante pour la région, après des entretiens sur la Syrie avec M. Lavrov. Mais selon le quotidien russe Kommersant d'hier, le président russe Vladimir Poutine a assuré au Premier ministre britannique David Cameron, venu lui aussi en Russie pour des entretiens sur la Syrie vendredi, que les missiles seraient bien livrés à Damas. La livraison imminente de ces missiles au régime de Damas avait été révélée la semaine dernière par des informations israéliennes citées par le Wall Street Journal. Il s'agirait d'un contrat conclu en 2010 pour la livraison de quatre batteries de missiles S-300, comprenant six rampes de lancement et 144 missiles d'une portée de 200 km, pour un montant de 900 millions de dollars, selon la même source. L'installation d'un tel système de défense antiaérienne compliquerait tout projet des Etats-Unis ou leurs alliés de mener des frappes aériennes contre le régime de Damas, d'établir une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Syrie ou d'intervention pour sécuriser et démanteler des armes chimiques. L'information avait été divulguée quelques jours après qu'Israël avait effectué des frappes aériennes massives contre des cibles proches de Damas, pour empêcher le transfert d'armes sophistiquées au Hezbollah libanais, un allié du régime de Bachar al-Assad, selon un haut responsable israélien. Une source diplomatique citée par l'agence publique russe Ria Novosti avait indiqué que la rencontre Poutine-Netanyahu aurait lieu dans la résidence présidentielle russe de Sotchi, sur les bords de la mer Noire. Le Kremlin n'a pas précisé l'heure ni le lieu exact de la rencontre. La guerre civile en Syrie a fait plus de 70 000 morts depuis le début du soulèvement initialement pacifique en mars 2011, selon les chiffres de l'ONU.