«Après le verbe aimer, aider est le plus beau verbe du monde» Baronne Bertha Von Suttner Quelle magnifique affirmation..., cette citation de la première femme prix Nobel de la paix en 1905, pour son combat en faveur de la concorde, du calme, de l'harmonie et de la sagesse dans le monde! Quant à ceux qui, modestement, se prétendent être dans le bon chemin de cette grande Dame, en adeptes concrets, utiles envers la société par des actions créatrices de valeur, doivent-ils, à chaque fois qu'il y ait un geste de générosité, de soutien ou de bonté charitable - appelons-la comme on veut- l'annoncer en public, pour claironner son utilité au sein du peuple et du pays, alors que l'on sait que les vraies vertus répugnent à l'ostentatoire? Ou tout simplement, parce qu'épris de ce vilain plaisir de communiquer leurs caprices, ils le font directement et affirmativement, dans le but tout simplement, de se faire entendre et bien se placer dans le gotha de gens prétentieux afin de grignoter quelques places dans le hit-parade de la société? En tout cas, si c'est peut-être vrai pour d'aucuns - et ils prolifèrent en ces temps où le moi est à sa courbe ascendante - il n'est vraiment pas l'objectif des gens qui s'inscrivent, pour bien les mener, dans le cadre de campagnes altruistes, car ceux-là, chaque fois que de besoin, font dans l'engagement et la simplicité des incontestables déterminés et acharnés pour aller toujours loin dans de nobles causes. Des personnages de ce genre existent, ils mettent à profit leurs propres qualités dont les principales sont leur détermination, leur constance, leur sentiment de cohésion et de fidélité et enfin leur espoir de réussite. Ils luttent au quotidien, en ces temps où le vivre ensemble se résume hélas à une devise, sinon à un terme galvaudé, à une denrée qui brille par son absence - et disons, pour être plus clément, par sa rareté - dans nos milieux saturés par des slogans vides et pompeux. Est-ce à dire que les pratiques qui nous ont été importées par de faux dévots et des apprentis sorciers nous ont plongés dans un obscurantisme des plus moyenâgeux ou parce que nous avons perdu, tout simplement, notre équilibre depuis que notre société a connu une pseudo évolution, apocryphe et surannée, qui n'a rien à voir avec le rêve que nous avons caressé depuis le recouvrement de notre souveraineté nationale? Il y a beaucoup de cela, et il faut le dire, haut et fort, pour que nous soyons convaincus que nous ne pouvons prétendre au registre des nominés en vue de l'acquisition des titres d'excellence, de par nos comportements contraires aux règles, du moins au cahier des charges de ce grand impératif qu'est le vivre ensemble. Il faudrait, absolument, pour arriver à nous placer dans cette compétition, que nous nous mettions sérieusement au travail pour nettoyer nos jardins de leurs plantes adventices qui prolifèrent en les encombrant. Ainsi, de belles roses pousseront, notre ambiance changera et nos humeurs seront plus douces, plus amènes, et mieux préparées à vivre de politesse, de courtoisie et d'entraide... Ainsi, de belles roses pousseront C'était une petite digression nécessaire, non pas celle de Voltaire, mais la mienne et j'en suis convaincu, comme également convaincu qu'il y a des Hommes, fort heureusement, qui savent vivre ensemble, avec toute l'énergie que le Bon Dieu leur a octroyée. Et c'est dans cet élan d'ardeur que se situe ce présent et modeste compte-rendu d'une journée atypique qui vient juste après celle d'El Achour, une journée, cette dernière, qui a non seulement tenu ses promesses, comme à l'accoutumée, mais sans aucun doute permis d'écrire, encore une fois, l'une de ses plus belles pages dans le cadre du vivre ensemble. A cela, il fallait le doigté, la délicatesse et l'engagement du docteur Mohamed Mokrani, Past Gouverneur des Lions-Club et ophtalmologiste bénévole, la sagesse et la détermination de l'infatigable parrain, le respectable professeur Mohamed Toumi, qu'on appelle communément par un substantif de considération «Aâmi Mohamed» et l'éloquence de leur persévérant compagnon de route, pour l'accomplissement de cette belle oeuvre, l'ancien ministre et écrivain Kamel Bouchama. N'est-ce pas, qu'à chaque action, plutôt qu'à chaque sortie sur le terrain, armés de conviction et de quoi atténuer les peines en termes de produit essentiel, plus encore indispensable pour de jeunes nécessiteux - souvent des non-voyants -, ce trio de bonheur ajoute encore de l'attention et du confort pour ces jeunes bénéficiaires, filles et garçons, qui n'en demandent pas plus que d'être écoutés, soutenus, considérés et accompagnés dans le besoin que leur a généré leur déficience? Cependant, et malgré cette légitime prétention, qui est loin d'être une exigence de leur part - de la part de ces attributaires-nécessiteux -, ces trois volontaires, par contre, inséparables lors des sorties sur le terrain, auxquels s'ajoutent inévitablement tout le personnel des établissements ciblés pour être visités, il est plus que capital qu'ils se penchent sérieusement en faveur de cette tranche desservie de la société de bien des manières, qui peuvent être transformées en actions de bien des façons. Ceux-là qui ont fait de ces actions, en de différentes mobilisations, des circonstances qui sèment l'espoir, la compassion, l'amour et l'intelligence, répondent à un impératif de vertu, plus encore, et à juste réflexion, à un impératif de justice. Cette dernière - la justice - n'est admise par le trio, que parce qu'elle garde le meilleur compartiment dans lequel voyage l'équité, l'honnêteté et la vertu. Ainsi, dans ce triptyque de valeurs, voyons la mission noble de tout un chacun parmi ces gens inséparables..., et il faut en parler en ces temps où l'homme a perdu ses repères d'antan pour s'installer dans l'égoïsme, l'insensibilité et l'indifférence. Pour le docteur Mokrani, propagandiste de ces sorties et de ses idées bien ancrées, ces «équipées» ne sont pas des balades de boy-scouts pour prendre un bol d'oxygène dans les plaines verdoyantes ou dans les sommets encore enneigés de quelques montagnes, mais des campagnes où «le don de soi est ce qu'on peut offrir de plus grand», comme le répétait en insistant, Ralph Waldo Emerson, essayiste, philosophe et poète américain. C'est aussi le sentiment de «Aâmi Mohamed», le professeur Mohamed Toumi, qui lui aussi est arrimé à ces belles oeuvres philanthropiques... Car, malgré son âge avancé, il est là, debout et bien droit, pour aider ces jeunes non-voyants à porter le poids de la vie en leur fortifiant le coeur. Alors, on peut dire aisément que le sage Pythagore, l'un des plus grands esprits de la Grèce, depuis le VIe siècle av.J-C., voyait juste quand il disait avec clairvoyance qu' «un homme n'est jamais aussi grand que lorsqu'il est à genoux pour aider un enfant». Et Aâmi Mohamed, cet éminent cardiologue, qui a prouvé ses compétences sur le terrain, depuis l'indépendance et même avant, du temps de la révolution, au maquis, donne encore une partie de son temps, pour ne pas dire la majeure partie de sa retraite... Il la donne aux jeunes, aux non-voyants, ces patients du destin qui attendent à ce que des Hommes bons comme lui se mettent à genoux pour les aider. Un panel à l'Ecole de Bordj Ménaïel Enfin, pour continuer sur ce trio du vivre ensemble, évoquons leur troisième compagnon, un ancien dirigeant dans le pays qui s'est converti au volontariat, en s'investissant corps et âme et à long terme dans l'action humanitaire, solidaire. Il s'agit de l'ancien ministre, ambassadeur et écrivain, Kamel Bouchama qui est tout le temps du voyage. N'est-ce pas une composition active, pétulante et audacieuse de cadres bien-pensants, qui n'ont pas attendu la décision ou les orientations d'une certaine institution internationale pour se lancer dans le bien, parce qu'ils prennent leurs sources dans les préceptes de véritables croyants du juste milieu? En effet, les fréquentes sorties sur le terrain, leur donnent cette prétention, modeste, mais combien utile, quand ils se sentent à l'aise dans leur société, sinon en règle dans leur environnement immédiat. Et comment, ne le seraient-ils pas quand du matériel important et nécessaire, est distribué avec bon coeur aux établissements scolaires abritant ces jeunes aux besoins spécifiques? Avant cette action, la même équipe s'est chargée de jeunes diabétiques en les prenant en charge, ensuite des déficients moteurs et maintenant, depuis plusieurs sorties, des non-voyants. Nous n'en voulons pour preuve, uniquement pour ce mois d'octobre 2018, que deux actions exemplaires, édifiantes, pour ne pas nous étaler. L'une à lécole des non-voyants d'El Achour, l'autre à celle de Bordj-Ménaïel où de nombreux élèves, lauréats du dernier examen du BEF ont eu leur part d'aide et de sollicitude. Des dictaphones, des ordinateurs en braille, des montres sonores et un pécule pour chacun des clubs Alger-Casbah et Icosium de l'organisation des Lions, ont été offerts aux élèves. Cet important lot de matériel didactique qui vient pour récompenser ces élèves assidus et méritants, est également une autre forme de remerciement, de la manière la plus concrète, à tous ces enseignants et personnels de l'encadrement des écoles spécialisées qui fournissent des efforts considérables pour arriver à ces résultats. A titre d'exemple - valable pour l'ensemble des écoles souvent visitées - nous citerons quelques enseignantes et éducatrices, ce personnel qui est au quotidien sur le terrain, notamment, les Khalfan Tatima, Tagadirt Tatiha, Tagdla Soumia, Mehiri Razika. Aouana Noura, les Hattab Linda, Karakkache Firouz, Roumane Nadia, Chouh Hamida, Douali Nabila, toutes ces dames et demoiselles, animées de bonne volonté sont brillamment encadrées par une excellente directrice Maïz Naïma, qui est secondée par le chef du service pédagogique Akroum Adel. Nous avons tenu à citer ce panel de l'encadrement de l'Ecole de Bordj-Ménaïel, pour dire qu'il y a du sérieux dans ces établissements spécialisés, qu'il y a du travail concret et qu'il y a surtout de l'affection pour ces pensionnaires qui en ont tellement besoin. A d'autres campagnes inchallah qui leur feront plaisir et encore davantage à l'équipe du docteur Mokrani, cette équipe qui fait sienne la parole de Cicéron, l'homme d'Etat, l'homme politique et le philosophe: «Qu'y a-t-il de meilleur, qu'y a-t-il de plus beau, que d'être bon et de faire le bien?»