Le désengorgement des avaloirs et des voies d'évacuation des eaux pluviales ne sont généralement pas effectués avant l'arrivée des pluies. Il aura suffi de quelques heures de pluie pour que tout soit paralysé. Des routes fermées, des infiltrations d'eau dans les maisons, des glissements de terrains sont signalés. Un rapport des interventions des services de la Protection civile montre l'étendue des dégâts causés par les averses qui ont touché la wilaya de Tizi Ouzou durant la journée d'hier. Durant, la matinée, c'est le chef-lieu de la commune d'Aghribs, appelé aussi Agouni Oucherki, ce centre urbain a été fortement touché par les pluies torrentielles qui se sont abattues dès les premières heures de la matinée. Un glissement de terrain de plusieurs mètres a occasionné de gros dégâts sur les réseaux d'alimentation en eau potable et en gaz de ville. Devant cette catastrophe qui prive les populations du besoin le plus élémentaire pour la survie, le maire a fait toucher du doigt les défaillances qui ont caractérisé les travaux de réalisation effectués durant l'été. Toujours sur le versant Nord, la route reliant plusieurs communes du littoral comme Makouda, Boudjima, Tigzirt, Mizrana au le chef-lieu de la wilaya, a été coupée à la circulation à Tala Bouzrou et à Makouda, à cause des débordements de boue qui s'est entassée sur la chaussée. Comme à l'accoutumée les pluies n'ont pas épargné la ville de Tigzirt qui a vu son entrée Est rendue complètement inaccessible par carrosse comme à pied. Au Sud-Ouest, la ville de Draâ Ben Khedda est l'une des plus touchées par les averses qui ont atteint les 40 mm à midi. Plusieurs cités ont été isolées du reste du monde par les eaux qui ont débordé sur les trottoirs. Des avenues et des boulevards du centre-ville ont été coupés à la circulation durant toute la journée. Dans certaines cités, les habitants n'ont pas pu sortir pour acheter le pain et le nécessaire pour leur vie quotidienne, à cause des eaux. Pour sa part, le rapport des interventions de la Protection civile faisait état de cumuls des eaux sur plusieurs axes routiers, comme la RN12 à Tadmaït et quelques rues de la ville de Tizi Ouzou. Le même rapport faisait état d'infiltrations d'eau dans les maisons à Draâ Ben Khedda, Tigzirt, Tizi Ouzou, Fréha et Azazga. Aussi, alors que les pluies continuaient de s'abattre sur la wilaya, les populations, elles, assumaient, seules, les conséquences du mauvais travail des entreprises et le laxisme des services concernés et des élus qui ont laissé faire sans intervenir. Les travaux de réalisation des conduites d'eau et de gaz de ville, mal coordonnés avec ceux effectués sur les routes, ont fait que les chantiers se sont éternisés. Et c'est ce qui s'est passé à Aghribs et dans plusieurs communes. Enfin, notons que les travaux de désengorgement des avaloirs et des voies d'évacuation des eaux pluviales ne sont généralement pas effectués avant l'arrivée des pluies. Les élus en charge de ce volet n'interviennent qu'une fois les pluies tombées. Pourtant, nés et élevés, dans des familles locales et pas sur la planète Mars, ils ont vu leurs parents et grands-parents participer à des campagnes de volontariat à chaque fin d'été pour préparer la voie à l'eau des premières pluies d'automne.