Le professeur Adda Bounedjar tire la sonnette d'alarme Les cancers du colon, du poumon et de l'utérus restent les types les plus répandus en Algérie avec un taux de 50%. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Le constat est sans appel. Plus de 50.000 nouveaux cas, sont enregistrés par an. Le cancer progresse et menace nos vies. Les spécialistes l'ont indiqué, hier, à Alger, lors du deuxième Congrès maghrébin d'oncologie, organisé par la Société algérienne de formation et de recherche en oncologie, en collaboration avec l'Association des médecins arabes de lutte contre le cancer. Les chiffres communiqués donnent des sueurs froides. En Algérie, le cancer du poumon, de la vessie et de l'appareil digestif, le cancer colorectal et de la prostate sont les types de cancer les plus répandus chez les hommes avec un taux de 52,5%. Trois autres types de cancer sont quant à eux, plus répandus chez la femme, à savoir celui de l'appareil génital (sein, utérus, col) suivi du cancer colorectal, soit un taux de 68% du total des cancers chez cette catégorie. Le président de la Société algérienne de formation et de recherche en oncologie (Safro), le professeur Adda Bounedjar a tiré la sonnette d'alarme. Il a affirmé que «les cancers du colon, du poumon et de l'utérus restent les types les plus répandus en Algérie avec un taux de 50% touchant la moyenne d'âge de 59 ans pour l'homme et 51 ans pour la femme, à l'exception du cancer du sein qui touche également les femmes à partir de 40 ans», mettant l'accent sur la nécessité de mettre à la disposition de tous les malades atteints de cancer les médicaments innovants. Dénonçant la politique d'injustice, qui prive les patients de traitement innovant, il a estimé que trois centres ne sont, en aucun cas suffisants. «Le ministère de la Santé consacrera trois centres à travers le territoire national (centre, est et ouest) au traitement par des médicaments innovants, ce qui privera de nombreux malades atteints de cancer en ces médicaments, à cause des difficultés inhérentes au déplacement jusqu'à ces centres pour traitement», a fait savoir le professeur, évoquant les coûts élevés des médicaments. «Le coût oscille entre 20.000 et 100.000 euros par an pour chaque malade», a souligné le même spécialiste. Selon lui, le ministère de la Santé a approuvé leur importation à partir de l'année prochaine. Sachant que la prescription de ces médicament innovants, se fera seulement au niveau des trois centres nationaux. Cette politique privera des centaines de malades de ces, traitements. Le système de santé en Algérie, consacre la gratuité des soins qui est une ligne rouge, or, cette décision de priver certaines catégories à l'accès aux soins est inadmissible. «Cette décision est contraire aux instructions du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui avait appelé en 2012 à la nécessité de rapprocher la santé du citoyen», a-t-il regretté. La solution pour le même responsable est de créer des commissions régionales regroupant tous les chefs de service des centres et des hôpitaux de prise en charge de traitement du cancer pour trouver une solution à cette question et arriver à un consensus sur la manière de fournir le traitement innovant aux malades. Par ailleurs, cette rencontre scientifique a regroupé plus de 500 praticiens spécialistes algériens, tunisiens, marocains, libyens et mauritaniens. Dans ce même chapitre, on note que la moyenne d'âge des personnes atteintes, selon les chiffres de l'Institut national de la santé publique (Insp), est de 52 ans ce qui démontre une prolifération de la maladie parmi les personnes âgées (7% du total de la population). Sur la base d'indicateurs sur la moyenne d'âge des Algériens qui est passée de 45 ans durant les premières années de l'indépendance à 76 ces dernières années, le vieillissement expose une grande partie de la population à cette maladie. Conclusion: le cancer touche de plus en plus les vieux!