«Il n'y a pas que l'argent qui compte», a déclaré hier M. Cavusoglu en référence à l'argumentaire de M. Trump qui a évoqué notamment l'achat d'armes américaines ou encore la stabilité des prix du pétrole pour justifier son soutien continu à Riyadh. La Turquie a estimé hier, que les déclarations de Donald Trump à propos du meurtre de Jamal Khashoggi indiquent que le président américain a l'intention de «fermer les yeux» sur cette affaire. «D'une certaine façon, Trump dit 'je fermerai les yeux''» sur le meurtre du journaliste saoudien, a déclaré le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu, lors d'un entretien avec la chaîne privée CNN-Türk. Jamal Khashoggi, un éditorialiste écrivant pour le Washington Post, a été tué le 2 octobre dans le consulat saoudien d'Istanbul où il s'était rendu pour des démarches administratives. Ce meurtre a provoqué une onde de choc mondiale et considérablement terni l'image de l'Arabie saoudite, notamment celle du prince héritier Mohammed ben Salmane, incriminé par des responsables et médias turcs. Le président américain Donald Trump a cependant assuré mardi que l'agence américaine de renseignement extérieur, la CIA, n'avait «rien trouvé d'absolument certain», et réaffirmé son soutien aux dirigeants du royaume. «Il se pourrait très bien que le prince héritier ait eu connaissance de cet évènement tragique - peut-être, peut-être pas!», a-t-il dit, insistant sur les liens profonds entre Riyadh et Washington. «Il n'y a pas que l'argent qui compte», a déclaré hier M. Cavusoglu en référence à l'argumentaire de M. Trump qui a évoqué notamment l'achat d'armes américaines ou encore la stabilité des prix du pétrole pour justifier son soutien continu à Riyadh. Si le président turc Recep Tayyip Erdogan n'a jamais ouvertement mis en cause Mohammed ben Salmane, il soutient que l'ordre de tuer le journaliste émanait des «plus hauts niveaux», tout en écartant la responsabilité du père octogénaire du prince héritier, le roi Salmane. «Pour nous aussi, l'Arabie saoudite est un pays important», a affirmé M. Cavusoglu, hier. «Mais là, il y a eu un atroce meurtre prémédité». Insistant sur la volonté turque de faire la lumière sur cette affaire, le ministre a ajouté qu'une rencontre entre M. Erdogan et le prince héritier pourrait avoir lieu en marge du sommet du G20 prévu en fin de semaine prochaine en Argentine. Les deux dirigeants se sont déjà entretenus au téléphone à propos de cette affaire, mais ce serait leur première rencontre en face à face depuis la mort de Khashoggi.