Le gouvernement, soutenu par l'Arabie saoudite, et les Houthis, appuyés par l'Iran, se sont accusés mutuellement de violer la trêve, tandis que le redéploiement des forces et un échange de prisonniers ont dû être repoussés. Le chef des observateurs de l'ONU à Hodeïda a réuni hier des représentants du gouvernement et des rebelles yéménites sur un bateau pour tenter de faire appliquer toutes les clauses d'un accord de trêve dans cette ville portuaire essentielle à l'aide humanitaire. «La rencontre (présidée par le général Patrick Cammaert) a commencé à bord d'un navire de l'ONU amarré au large de Hodeïda», a déclaré un membre de la délégation gouvernementale. Il a ajouté que le comité mixte chargé de mettre en oeuvre l'accord sur Hodeïda, obtenu par l'ONU en décembre en Suède, ne se réunissait plus en raison du refus des rebelles Houthis d'y participer dans une zone sous contrôle gouvernemental. Les insurgés avaient annoncé un boycott le 13 janvier. La réunion de dimanche est la troisième de ce comité et elle devait porter, selon l'ONU, sur les prochaines étapes de la mise en oeuvre de l'accord conclu en Suède et qui prévoit notamment un cessez-le-feu à Hodeïda.» Les parties vont reprendre les discussions sur la mise en oeuvre du redéploiement des forces» à Hodeïda «et la facilitation des opérations humanitaires», a précisé l'ONU dans un communiqué. Le gouvernement, soutenu par l'Arabie saoudite, et les Houthis, appuyés par l'Iran, se sont accusés mutuellement de violer la trêve, tandis que le redéploiement des forces et un échange de prisonniers ont dû être repoussés. Les Emirats arabes unis, membres de la coalition conduite par l'Arabie saoudite, ont exprimé leur défiance vis-à-vis des Houthis qu'ils accusent de ne pas respecter les engagements souscrits. En outre, une ONG a également pointé du doigt les rebelles qui se livreraient, selon elle, à des trafics sur l'aide alimentaire acheminée au profit des milliers de civils pris au piège du conflit et gravement tributaires de l'aide internationale sans laquelle, ne cessent de répéter les organisations onusiennes, la pire tragédie humanitaire aurait déjà eu lieu. Hodeïda est le principal point d'entrée des importations et de l'aide humanitaire au pays. Le conflit au Yémen a fait au moins 10.000 morts depuis qu'une coalition militaire menée par Riyadh est intervenue en mars 2015 pour soutenir le gouvernement, selon l'Organisation mondiale de la santé. La guerre a mis des millions de Yéménites au bord de la famine dans ce que les Nations unies qualifient de pire crise humanitaire dans le monde.