L'émissaire de l'ONU au Yémen a déclaré que la mise en oeuvre de l'accord de trêve dans la ville portuaire de Hodeïda (ouest) et d'un autre accord sur un vaste échange de prisonniers avait été repoussée en raison de difficultés sur le terrain. Ces accords avaient été conclus en décembre en Suède lors de pourparlers organisés par l'ONU entre le gouvernement yéménite soutenu par l'Arabie saoudite et les rebelles Houthis appuyés par l'Iran. «La dynamique (des pourparlers en Suède) est toujours là, même si les délais de mise en oeuvre ont été prolongés, tant à Hodeïda qu'en ce qui concerne l'accord d'échange de prisonniers», a déclaré Martin Griffiths dans une interview publiée lundi par le quotidien saoudien Asharq Al-Awsat, qui a coïncidé avec son retour dans la capitale yéménite Sanaa. Il a expliqué ce changement par le fait que «les échéances (fixées pour l'application de ces accords) étaient ambitieuses» et que la situation était «complexe sur le terrain». M. Griffiths a confirmé par ailleurs que le général néerlandais à la retraite Patrick Cammaert, qui dirige une équipe d'observateurs chargés de superviser la trêve à Hodeïda, allait être remplacé. «Le plan du général Cammaert était de rester assez peu de temps au Yémen pour préparer le terrain à l'établissement de la mission de Hodeïda», a-t-il dit, ajoutant: «Toutes les spéculations sur les autres raisons du départ ne sont pas exactes». Le remplacement de Patrick Cammaert, qui est contesté par les Houthis, avait été évoqué la semaine dernière par des sources diplomatiques au siège de l'ONU à New York. M. Griffiths a conditionné la tenue de nouveaux pourparlers de paix à des progrès dans l'application des accords de Suède, après avoir évoqué récemment la possibilité de les tenir en février. «Nous sommes tous d'accord sur le fait que nous devons voir des progrès dans la mise en oeuvre de ce qui a été convenu en Suède avant de convoquer la prochaine série de consultations», a-t-il affirmé. Hodeïda a été pendant des mois la principale ligne de front de la guerre au Yémen. Les forces progouvernementales ont lancé une offensive en juin en direction de la ville portuaire de la mer Rouge par laquelle transite l'essentiel de l'aide alimentaire et des importations alimentaires du pays. L'accord de cessez-le-feu est entré en vigueur le 18 décembre dans la ville, mais des combats sporadiques s'y poursuivent. Un redéploiement des forces rivales programmé pour le 7 janvier n'a pas eu lieu et un échange de prisonniers ne s'est pas matérialisé.