Depuis la parenthèse du «printemps arabe», relevant d'un «fétichisme» politique, les islamistes n'ont pas cessé de subir des défaites cuisantes que ce soit lors des locales ou des législatives de 2017 ou sur le plan de la mobilisation sur le terrain. C'est ce qui explique la division de la mouvance islamiste sur le plan politique. L'élection présidentielle du mois d'avril prochain sera marquée par l'absence d'une démarche unitaire, voire commune de la mouvance islamiste. Les variantes de cette mouvance font preuve d'incapacité de réunir leur «potentiel» dans le but de constituer un bloc homogène dans des joutes électorales en général et l'élection présidentielle en particulier. Hormis le Mouvement de la société pour la paix (MSP) via son président Abderrezak Makri qui tient à entrer en lice dans cette joute de la présidentielle pour la première fois dans sa carrière politique en tant que membre de la variante dite «modérée» de l'islamisme. Makri se veut comme un candidat «consensuel» de par l'approche qu'il a développée dernièrement à travers sa fameuse proposition d'une «période de transition soutenue par un consensus national qui impliquera l'ensemble de partenaires politiques sans exclusion aucune». Les islamistes ne sont pas dans une posture qui leur permet d'envisager une démarche politique commune en mesure de rassembler leurs forces qui sont éparpillées, voire réduites à leur juste présence formelle sur l'échiquier politique national. L'édition de 2019 ne sera pas du tout reluisante pour la mouvance islamiste. L'élection présidentielle du mois d'avril prochain aura à montrer une mouvance islamiste sans cap ni projet clair et net. L'euphorie d'il y a cinq années de cela a laissé place aux incertitudes des variantes islamistes qui croyaient dur comme fer que la situation de l'époque, à savoir le fameux «printemps arabe», était propice pour surfer sur la vague des révoltes qui ont caractérisé certains pays arabes. Cette attitude qui a poussé toutes les variantes islamistes algériennes à croire d'une manière systématique, voire mécanique, que leur rôle était venu pour accaparer le pouvoir et mettre en place leur Etat théocratique. Ce n'était finalement qu'un leurre et une illusion construite dans la tête de nos islamistes en mal d'appréciation des enjeux et des contextes propres de chaque pays. Cette vision «triomphaliste» et fantasmagorique à la fois, n'a pas aidé les islamistes algériens qui s'attendaient à ce que la société algérienne réédite le même scénario égyptien où la déferlante des Frères musulmans s'est vue se hisser au rang d'un acteur qui disputait la magistrature suprême aux autres acteurs politiques en présence. Les contradictions politiques et les convulsions auxquelles faisait face l'Egypte n'étaient pas celles qui se manifestaient chez nous, en Algérie. Mais nos islamistes n'ont pas su faire dans la nuance, ils ont préféré concevoir les contradictions politiques du pays sous l'emprise de leurs chimères et prisme en opposition à la situation politique que traversait l'Algérie. Depuis la parenthèse du «printemps arabe» relevant d'un «fétichisme» politique, les islamistes n'ont pas cessé de subir des défaites cuisantes que ce soit lors des locales, des législatives de 2017 ou sur le plan de la mobilisation sur le terrain. C'est ce qui explique la division de la mouvance islamiste sur le plan politique. D'ailleurs, même le candidat à la candidature pour l'élection présidentielle, à savoir Abderrezak Makri, n'est pas en mesure de dire qu'il est le candidat et le représentant de la mouvance islamiste pour la simple et unique raison que les autres variantes ne voient pas en le MSP un projet islamiste pur et dur. Il est à leurs yeux un mouvement qui vise les strapontins via son jeu de l'entrisme au sein du pouvoir et les institutions en place. L'émiettement et l'éparpillement des formations islamistes comme c'est le cas pour le Front de la justice et de développement (Fjd), le Mouvement El Islah, le Mouvement Ennahda et El Binaa renseignent sur une situation catastrophique dans laquelle baignent tous ces partis d'obédience islamiste. Pis encore, certaines de ces formations ont rallié les thèses politiques de l'alliance présidentielle en affichant vertement leur soutien à la continuité, c'est-à-dire le programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika et l'éventualité de se porter candidat à nouveau. Il faut dire que la mouvance islamiste est dans une situation où la priorité est à sa recomposition en premier lieu. L'élection présidentielle de 2019 n'est pas celle où l'islamisme jouera toutes ses cartes pour imposer son choix ou la possibilité de faire entendre sa voix. Pour ainsi dire, les islamistes iront à cette joute majeure en rangs dispersés.