Abdallah Djaballah président du FJD L'islamisme propre de chez nous n'a jamais été une véritable locomotive de réflexion et de projections susceptibles d'approcher les crises et des impasses et faire en sorte d'apporter des solutions palpables. La scène politique nationale est en train de secréter des dynamiques et des interactions diverses à l'aune de la présidentielle prochaine de 2019. La profusion des initiatives politiques qui sont enclenchées par un nombre important des partis politiques et parfois même des personnalités nationales, illustre une réalité manifeste quant à la faillite de la mouvance islamiste par rapport au gotha des politiques qui essayent tant bien que mal de rompre avec la léthargie qui gagne la vie politique. Les islamistes semblent tourner en rond, voire frappés par un «mirage» politique sans précédent depuis le création légale dans les années 90, c'était la période où ils avaient le vent en poupe. L'implication de l'islam politique dans la vie nationale en usant de l'instrument et de l'appareil du parti comme piédestal pour son entreprise consistant en la conquête du pouvoir et imposer sa solution teintée de «vétille» plus qu'autre chose de concret, n'a pas tardé à se faire piéger dans son propre «traquenard» en endossant échec après échec une fois qu'il s'est vu impliqué dans un processus électoral qui a montré la vraie force d'une mouvance qui ne faisait propager que des chimères, en lieu et place des solutions concrètes, quant à la situation politique, économique, sociale et culturelle. Les variantes de la mouvance islamiste se faisaient nuancer et se démarquer via une classification saugrenue, à savoir la variante «radicale» et une autre «modérée» alors que toutes ces variantes puisent dans le même corpus, qui n'est autre que le rigorisme religieux et ses soubassements aux antipodes, avec un projet de société où le programme économique et politique est le produit d'une réalité vécue et une situation concrète avec ce que cela entraîne comme contradictions et tiraillements. L'islamisme propre de chez nous n'a jamais été une véritable locomotive de réflexion et de projections susceptibles d'approcher les crises et des impasses et faire en sorte d'apporter des solutions palpables. Les islamistes algériens puisent leur existence dans l'exploitation de la crise, en investissant la situation sociale dans la perspective de transformer cette crise en un moyen pour accéder au pouvoir, mais jamais comme démarche fondée sur une conception programmatique où les axes introductifs d'une solution salvatrice sont énoncés clairement, si ce n'est un amas qui est le fruit d'un éclectisme saillant et qui n'a rien à voir avec ce qu'ils considèrent comme solution «islamique». La situation politique actuelle et ses retombées montre on ne peut mieux que les islamistes ne sont pas en mesure de produire des idées politiques ni d'approcher la crise avec les instruments rationnels et objectifs. Le cas du MSP est édifiant dans ce sens, il use d'un semblant de «pragmatisme» qui n'est autre au demeurant qu'un moyen pour se situer dans le personnel politique en place, et tirer des dividendes. La dernière initiative de Makri illustre la dégringolade de la mouvance islamiste, toutes variantes confondues. La banqueroute des islamistes est tangible même sur le plan du discours politique qui ne colle plus avec les réalités politiques et socio-économiques de la société. L'implosion organique en leur sein renseigne sur la déconfiture sans précédent de cette mouvance en mal d'imagination politique et qui ne fait que reproduire des schèmes et clichés anachroniques et en déphasage avec la réalité du pays et les défis qu'il doit relever. L'islam politique en Algérie est en train d'essuyer de cuisants échecs à cause de sa nature hétéroclite qui ne sied pas à la pratique politique et ses règles de jeu telles que connues de par le monde. La débâcle du FJD, un mouvement islamiste cher à Abdallah Djaballah démontre que la méthode empruntée par les promoteurs du courant islamiste en Algérie est frappée de caducité, voire inapte dans une société connue pour sa diversité ancestrale et sa pluralité que ce soit culturelle ou identitaire. Cet élément est vu autrement par la «déferlante» islamiste qui rejette d'emblée cette pluralité en versant dans une conception monolithique, unilatérale faite d'unicité et de totalitarisme ravageur. Ennahda, El Islah et El Binaa ce sont des mouvements qui se reconnaissent dans la mouvance islamiste, affichent une espèce d'absence chronique sur la scène politique nationale. D'ailleurs même lors du débat qui a été lancé autour de la situation politique qui prévaut dans le pays, aucun mouvement de cette mouvance n'a jugé utile d'apporter un éclairage ou une démarche concrète, pour ne pas dire une grille de lecture crédible et en mesure de faire l'effet escompté, que ce soit sur le plan politique ou économique. L'islam politique est dans une phase qui démontre le degré de la sclérose qui vient d'affecter les structures de ces partis sans vocation politique et animés par l'esprit rentier mêlé d'obscurantisme déferlant.