Vaporeuses, sensuelles, chatoyantes et délicates sont ces tenues et lingerie présentées au public... La grande salle de l'hôtel Mercure a abrité, vendredi dernier, le 1er défilé de haute-couture française en Algérie. Un événement célébrant l'anniversaire de la première année de parution du magazine féminin D'Zeriet qui a su s'imposer rapidement comme le meilleur sur la scène médiatique. Le 1er dans son genre. C'est devant un parterre de personnalités triées sur le volet que les mannequins de deux couturiers ont défilé avec grâce et fraîcheur. Ayant pour «model» Christian Lacroix, Thomas Ciseaux a présenté en ouverture 39 modèles aussi bien sexy, rock'n roll que glamour. Du voile vaporeux mêlé à différentes matières et couleurs qui, de prime abord, croit-on ne s'accordent pas. Thomas Ciseaux qui confie suivre un peu les traces de son grand-père qui était tailleur - il a gardé le ciseau de son grand-père avec lequel il coupe les tissus -, a présenté à cette occasion un assemblage de pièces colorées, de diverses textures dont il a su insuffler un goût surprenant de créativité. Une alchimie baroque et contemporaine aux couleurs et matières hétéroclites. Une mixité de tissus dans une déclinaison de couleurs un peu flashy très tendance. Des robes froufrouteuses, faites de légèreté et de transparence. Idem pour cette robe de mariée bien originale faite sur mesure, selon la demande. Un nuage de douceur et de volupté dessiné pour être porté en toute harmonie. «J'aime mélanger des choses qui se contredisent parce que je trouve cela beau. Cela me touche», souligne le jeune créateur du haut de ses 28 ans. L'artiste-styliste a en outre donné aux vêtements masculins une touche maghrébine, voire orientale en exportant l'idée du seroual en France. Ce créateur est également styliste free-lance et capable de créer une collection axée sur les besoins et envies d'un groupe ou d'une marque. La seconde partie de la soirée est réservée à la lingerie dédiée spécialement à la femme algérienne et signée Amaria Sedrini. Sont ainsi présentés au public des pyjamas soyeux, des bustiers de dentelle, brodés, perlés, des caracos, des shortys en soie sauvage de Chine, tout y est pour rehausser la féminité mais tout en sobriété et sensualité. La couleur noire se conjugue au gris, au rouge et au jaune. Les hommes ont leur touche d'élégance avec ces pyjamas originaux ponctués de capuchon faisant rappeler nos bons burnous ou la «bnika» du hammam. Du satin, du profond, tout est délicatesse et chatoiement. A 40 ans et après 15 ans de travail dans l'éducation spécialisée, cette Française d'origine algérienne décide de se réaliser à travers sa passion, pour l'univers de la mode. En mars 2005, encouragée par son entourage et fortement soutenue par Innotex, Amaria Lingerie voit le jour. «Mes créations sont le reflet de mes deux cultures que j'aime marier à travers la paix entre l'Orient et l'Occident», souligne la couturière. Celle-ci cherche à travers ses dessous «chics» à montrer, nous révèle-t-on, «la relation paradoxale des femmes face à la lingerie: des accessoires plongent la féminité dans les stéréotypes de la femme-objet». Mais dans un même temps, ils révèlent une forte identité féminine : la liberté de choisir ses dessous, une manière d'agir, une manière d'aimer... . D'ailleurs, Amaria Sedrini n'omet pas de faire référence à nos bonnes djellabas en dessinant des nuisettes longues et transparentes fendues sur le côté et laissant deviner en dessous les formes sensuelles des mannequins. De belles robes ponctuées de dentelle. Orchestrée par Feryal Lamdjadani, la soirée a été marquée par la participation de Youcef Cherchali et le groupe Afrika Djmawi qui ont bien égayé la soirée en musique et karkabou sans oublier le célèbre D.J. Adecut qui accompagnera en décibels les jolies mannequins du groupe nouveau talent 2000. Le clou de la soirée est cette bougie soufflée sur ce gros gâteau offert en cette heureuse circonstance.