Il a appelé à la «vigilance» pour éviter tout dérapage pouvant survenir au cours de ces manifestations. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia est revenu, hier, sur les marches enregistrées, vendredi dernier dans plusieurs wilayas du pays où des centaines de milliers de citoyens ont investi la rue pour réclamer le changement. «Un nombre important de citoyens sont sortis dans la rue dans plusieurs villes du pays, notamment vendredi dernier. Je rappelle que la Constitution garantit aux citoyens le droit du rassemblement pacifique dans le cadre de la loi. Dieu merci, toutes ces marches ont été pacifiques», a-t-il déclaré. Ahmed Ouyahia s'exprimait lors de la présentation de la Déclaration de politique générale du gouvernement à l'APN. Il a appelé à la «vigilance» pour éviter tout dérapage pouvant survenir au cours de ces manifestations, d'autant plus qu'elles ont eu lieu suite à des appels anonymes sur les réseaux sociaux. «J'appelle tout le monde, notamment la société, à la vigilance, pour au moins deux raisons. D'abord parce que ces appels émanent de parties anonymes. Jusqu'à présent ces manifestations sont pacifiques mais elles pourraient revêtir un autre caractère demain», a-t-il prévenu. «La deuxième raison est liée à la crainte de dérapages dangereux.» «On a eu, hier, un petit aperçu de ce risque de dérapage avec les appels aux élèves à prendre part aux manifestations», a-t-il ajouté. Il n'a pas manqué de saluer le «professionnalisme des forces de sécurité qui ont su préserver l'ordre public avec des méthodes pacifiques également». A propos des messages phares de ces manifestations, il a affirmé que «mon premier commentaire concernent les messages liés à l'élection présidentielle. Je réaffirme que la présidentielle aura lieu dans deux mois et sera l'occasion pour le peuple algérien de faire son choix en toute liberté et en toute souveraineté». «Chacun a le droit de défendre un candidat ou de s'opposer à lui, mais c'est l'urne qui tranchera de façon pacifique et civilisationnelle», a-t-il justifié. «Je pense qu'après tout ce qu'elle a vécu comme douleurs et connu comme réformes et développement, l'Algérie est arrivée aujourd'hui à cette possibilité de choisir dans le calme, pacifiquement et d'une manière civilisée», a-t-il appuyé. L'autre «message»: l'appel au changement est également commenté par Ouyahia. «La conférence nationale de consensus que le président sortant Bouteflika, s'est engagé à convoquer après la présidentielle serait «sans précédent dans l'histoire de l'Algérie, où tous les sujets pourront être débattus, à l'exception des constantes nationales et le caractère républicain de l'Etat», a-t-il promis. «Elle constituerait un espace pour faire des propositions en vue d'opérer un changement dans le pays, y compris à travers un amendement de la Constitution pouvant être radical», a-t-il noté également. «Face aux défis et aux enjeux, l'Algérie est interpellée pour redoubler d'efforts et approfondir ses réformes, à travers une jonction féconde des énergies, dans le respect des diversités d'opinions», a-t-il conclu. Par ailleurs, passant en revue le bilan des réalisations et des acquis du président Bouteflika pour la période 2014-2018, il a affirmé qu'«il est marqué par des avancées majeures dans tous les domaines grâce à la continuité et la persévérance dans la démarche». Il a évoqué ce qu'il appelle une «véritable renaissance nationale» au cours de ces 20 dernières années. «La Déclaration de politique générale du gouvernement livre une somme (impressionnante) de données sur les réalisations accomplies, qui ont profondément transformé le pays», a-t-il souligné. «Les réalisations physiques des 20 dernières années sont le fruit d'une véritable entreprise de reconstruction nationale d'un pays mis à genoux par une grave crise économique, mais aussi terriblement frappé par une tragédie nationale sanglante», a-t-il soutenu.