L'élection présidentielle du 18 avril prochain sera l'occasion pour le peuple algérien de faire son choix «en toute liberté et en toute souveraineté». «Chacun a le droit de défendre un candidat ou de s'opposer à lui, mais c'est l'urne qui tranchera de façon pacifique et civilisationnelle», a fait valoir, hier, lundi, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, devant l'Assemblée populaire nationale (APN), lors de la séance consacrée à la présentation de la Déclaration de politique générale du gouvernement. Il commentait le contenu des slogans scandés lors des manifestations appelant notamment au changement, enregistrées vendredi dans plusieurs wilayas du pays, dont il s'est félicité du déroulement pacifique. Il a rappelé que le droit de manifester pacifiquement est garanti par la Constitution, tout en mettant en garde contre d'éventuels «dérapages», pouvant survenir au cours de ces manifestations, d'autant plus, a-t-il dit, qu'elles ont eu lieu suite à des appels anonymes sur les réseaux sociaux. Un «aperçu de ces possibles dérapages a été donné dimanche à travers des appels aux élèves des écoles à prendre part aux manifestations», a-t-il fait remarquer. «Nous pouvons être d'accord, comme nous pouvons diverger, mais nous sommes tous les enfants de l'Algérie qui a souffert de la tragédie et l'Algérie est en droit aujourd'hui de vivre en paix et dans la stabilité, le peuple algérien ne doit pas perdre les fruits de la stabilité qui est le résultat de sa volonté lorsqu'il a choisi la paix et la réconciliation nationale», a-t-il souligné. Ahmed Ouyahia a évoqué une Conférence nationale de consensus sans exclusion, que le Président Bouteflika, dans sa lettre de candidature à l'élection présidentielle, s'est engagé à convoquer s'il était réélu pour un autre mandat. Il a expliqué que cette conférence serait «une première dans l'histoire de l'Algérie», qu'elle serait ouverte à «tous» et constituerait un espace pour faire des propositions en vue «d'opérer un changement dans le pays, y compris à travers un amendement de la Constitution pouvant être radical». «C'est une main tendue sincèrement par le Président Abdelaziz Bouteflika» aux forces politiques, sociales et économiques du pays «sans exclusion» afin de «débattre librement, de dégager une plate-forme politique, économique et sociale, et de proposer aussi une réforme constitutionnelle à la hauteur de leurs attentes», a-t-il ajouté. Dans son argumentaire en faveur de cette conférence, Ahmed Ouyahia a expliqué que face aux défis et aux enjeux, l'Algérie est interpellée pour «redoubler d'efforts et approfondir ses réformes», à travers une «jonction féconde des énergies (...), dans le respect des diversités d'opinions».