Le deal caché au détriment des Palestiniens Juge et partie dans un conflit qu'il prétend régler d'un coup de baguette magique, en fait une baguette empoisonnée, Donald Trump missionne son gendre pour donner le change et permettre à Netanyahu de poursuivre la colonisation rampante d'El Qods Est et des territoires occupés. Dès l'annonce du transfert de l'ambassade américaine à El Qods, le président Donald Trump avait réaffirmé sa volonté de «stupéfier» l'opinion internationale avec ce qu'il appelle «l'accord du siècle» qui, dit-il, scellera la paix entre Palestiniens et Israéliens dans la région du Moyen-Orient. Propulsé financièrement par le lobby sioniste aux Etats-Unis dans la campagne présidentielle de 2016, il a gagné, contre toute attente, la Maison-Blanche au détriment de sa rivale démocrate Hillary Clinton, qualifiée de «crapule». Aussitôt après son intronisation, il a chargé son gendre, Jared Kushner, un magnat de l'immobiliser et fervent supporter de l'expansionnisme sioniste dans les territoires palestiniens occupés où il finance depuis plusieurs années l'implantation de nouvelles colonies, de préparer ce soi-disant «accord du siècle», avec l'appui de certaines monarchies arabes du Golfe et plus particulièrement le prince héritier saoudien Mohamed ben Salmane. Mais les choses n'ont pas connu le cheminement du long fleuve tranquille escompté par l'administration Trump et les animateurs de la stratégie sioniste développée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Les péripéties de l'affaire Khashoggi ont perturbé les relations privilégiées dont se prévalent MBS et Jared Kushner, d'une part, et la décision des dirigeants palestiniens, outrés par le cavalier seul du président américain, de ne plus lui reconnaître un rôle de médiateur ont tôt fait de compromettre la manoeuvre destinée, clairement, à entériner le fait accompli d'un Israël installé dans la majeure partie des territoires occupés. Ceux-ci, disent les dirigeants sionistes et leur allié américain, sont «définitivement» annexés et du coup non négociables, au mépris des dispositions des accords d'Oslo et de Camp David, reconnues par la communauté internationale et entérinées par les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU. Juge et partie dans un conflit qu'il prétend régler d'un coup de baguette magique, en fait une baguette empoisonnée, Donald Trump missionne son gendre pour donner le change et permettre à Netanyahu de poursuivre la colonisation rampante d'El Qods Est et des zones des territoires palestiniens qui échappent encore à l'appétit glouton des colons sionistes financés par les lobbies américains et européens complices. Pour toutes ces raisons, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a estimé, hier, que le «projet de paix» proposé par les Etats-Unis afin de régler le conflit entre Israël et la Palestine, dit «accord du siècle», est tout simplement «inacceptable» pour les Palestiniens. A son sens, «ce projet n'évoque que des trocs douteux, contraires aux principes internationaux». Sergueï Lavrov s'est exprimé dans le cadre d'un entretien accordé à l'agence d'information koweitienne (KUNA), à quelques jours de la tournée qu'il va effectuer au Proche-Orient, et au cours de laquelle la question palestinienne sera à l'ordre du jour à chacune des étapes. Pour le chef de la diplomatie russe, il s'agit de mettre en garde contre le marché de dupes auquel veulent se livrer les Américains. «Ces deux dernières années, a dit Lavrov, nous entendons parler d'une nouvelle initiative relative au Proche-Orient qui sera prochainement rendue publique, à savoir ce qu'on appelle le -deal du siècle- qui devrait conduire à la paix entre les Arabes et Israël. Sa publication est une nouvelle fois reportée jusqu'à la formation d'un nouveau gouvernement Israélien. Mais à en croire les informations qui circulent, il s'agit de trocs douteux contraires aux principes du règlement proche-oriental reconnus par la communauté internationale». «L'acceptation de ce deal par les Palestiniens semble être fort douteuse», a relevé, en outre, le ministre russe, avant de souligner que Moscou considère que «le conflit israélo-palestinien ne peut pas être réglé par les Etats-Unis seuls». D'autant que les dirigeants palestiniens ont rejeté par avance ce plan de paix, sachant que les Etats-Unis affichent leur soutien total à l'occupation israélienne, à la comme en témoigne la reconnaissance «unilatérale» et «illégale» d'El Qods occupée «comme capitale d'Israël». En outre, le chantage exercé avec la suspension des aides aux réfugiés palestiniens n'a pas empêché l'OLP de signifier son rejet de la démarche américaine et d'en appeler à une 3conférence de paix internationale», sur la base des résolutions de l'ONU confirmant le droit des Palestiniens à un Etat indépendant et souverain avec El Qods Est comme capitale, comme il est stipulé dans l'initiative arabe de 2002 proposant «la terre contre la paix».