"La Russie essaie de trouver une opportunité pour elle-même où elle peut jouer un rôle dans la politique du Moyen-Orient", a affirmé hier le chef de la diplomatie russe à Doha. "La Russie est prête à recevoir le président palestinien Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu afin que les deux dirigeants puissent reprendre le dialogue direct sans conditions préalables", a déclaré hier le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à l'issue de ses entretiens avec son homologue qatari, Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al Thani. "Lors de la visite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en Russie, la situation concernant le règlement israélo-palestinien a été discutée. Nous avons réaffirmé notre intérêt à sortir de l'impasse dans ce règlement dès que possible et à nous préparer à accepter les dirigeants israéliens et palestiniens, Benjamin Netanyahu et Mahmoud Abbas, en Russie afin de pouvoir reprendre le dialogue direct sans conditions préalables", a-t-il également ajouté. Ces déclarations du chef de la diplomatie russe, qui estime que le conflit israélo-palestinien ne peut pas être réglé par les USA seuls, confirment les intentions de Moscou de jouer à l'avenir un rôle important dans le conflit israélo-palestinien. Il avait affirmé la veille que l'"accord du siècle" proposé par les Etats-Unis afin de régler ce conflit est inacceptable pour les Palestiniens, étant donné qu'il n'évoque que des "trocs douteux" contraires aux principes internationaux. Sergeï Lavrov avait également indiqué dans l'interview accordée à l'agence d'information koweïtienne Kuna que "ces deux dernières années nous entendons parler d'une nouvelle initiative relative au Proche-Orient qui sera prochainement rendue publique, à savoir ce qu'on appelle le deal du siècle qui devrait conduire à la paix entre les Arabes et Israël. Sa publication est une nouvelle fois reportée jusqu'à la formation d'un nouveau gouvernement israélien". "Mais à en croire les informations qui circulent, il s'agit de trocs douteux contraires aux principes du règlement proche-oriental reconnus par la communauté internationale. L'acceptabilité de ce deal par les Palestiniens semble être fort douteuse", a déclaré le ministre, en prévision de sa tournée au Proche-Orient. Cette sortie médiatique de Lavrov coïncide avec la décision des Etats-Unis de fusionner depuis hier leur consulat général à El-Qods occupée avec leur ambassade pour former une unique mission diplomatique. La mise en œuvre de cette décision, annoncée le 18 octobre 2018 par le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, s'inscrit dans le contexte d'une dégradation continue des relations entre l'administration de Donald Trump et les Palestiniens, depuis la décision en décembre 2017 très controversée du président américain de déplacer l'ambassade des Etats-Unis à El-Qods. Réagissant à cette fusion, la responsable palestinienne Hanan Ashraoui a dénoncé hier dans un communiqué en déclarant : "L'administration Trump est résolue à ne laisser aucun doute quant à son hostilité à l'égard du peuple palestinien et ses droits inaliénables, et à son mépris abject pour le droit international et ses obligations."