Le président français lors de sa visite en Algérie Je pense que c'est un signe de maturité» et «nous ferons tout pour accompagner l'Algérie dans cette transition avec amitié et avec respect». C'est dans le sillage de son périple est-africain, entamé lundi dernier, que le président français Emmanuel Macron s'est exprimé sur la décision du président algérien Abdelaziz Bouteflika de renoncer à un cinquième mandat. Il a ainsi salué, à Djibouti, la décision du président algérien Abdelaziz Bouteflika de ne pas briguer un cinquième mandat et a appelé à «une transition d'une durée raisonnable». «Je salue la décision du président Bouteflika, qui signe une nouvelle page» de l'histoire algérienne, a déclaré le chef de l'Etat français au cours d'une conférence de presse avec son homologue djiboutien Ismaïl Omar Guelleh «Je salue la dignité avec laquelle la population, en particulier la jeunesse algérienne, a su exprimer ses espoirs, sa volonté de changement, ainsi que le professionnalisme des forces de sécurité», a déclaré Emmanuel Macron. Rebondissant sur la conférence nationale inclusive annoncée et devant précéder l'élection, Emmanuel Macron a souhaité que cette conférence puisse s'organiser dans «les prochaines semaines et les prochains mois». afin qu'elle débouche sur une «transition d'une durée raisonnable». «Je pense que c'est un signe de maturité» et «nous ferons tout pour accompagner l'Algérie dans cette transition avec amitié et avec respect», a-t-il ajouté. «La France exprime l'espoir qu'une nouvelle dynamique à même de répondre aux aspirations profondes du peuple algérien puisse s'engager rapidement», avait déjà réagi lundi soir le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian. La presse française a également fait écho au report de l'élection présidentielle prévue pour le 18 avril prochain. Le Monde, de ce 12 mars, consacre son éditorial à la décision historique du Président Bouteflika: «Le régime algérien ne réalise pas qu'en formulant des concessions tardives et insuffisantes, il a déjà perdu la partie. Il paie aujourd'hui son refus de laisser émerger des figures susceptibles de rénover le système» estime, le journal «De retour chez lui, le président Bouteflika a sorti sa deuxième carte. Cette fois, il renonce à un cinquième mandat, annonce le report de l'élection présidentielle et entend procéder directement à l'étape proposée précédemment, celle d'une conférence nationale inclusive» rappelle le journal qui estime qu'il «est déjà trop tard.» Les journaux français se sont réjouit des «annonces démocratiques» du président algérien Abdelaziz Bouteflika qui a renoncé à briguer un cinquième mandat, mais appelaient à la «vigilance» contre un éventuel «leurre» destiné à faire gagner du temps au chef de l'Etat cible d'une contestation sans précédent. Les annonces de M. Bouteflika constituent une «première victoire» pour les manifestants, note Libération qui réserve sa pleine «une» à la lettre à son peuple du chef de l'Etat algérien. «S'il tient parole, si cette lettre s'applique complètement, Abdelaziz Bouteflika, quittant son costume d'Ubu immobile, se rapprochera des bâtisseurs de la liberté, tel un Gorbatchev ou un De Klerk arabe», écrit Laurent Joffrin. Mais, conseille l'éditorialiste: «Que cette mobilisation pacifique ne s'arrête pas, quitte à prendre des formes nouvelles, pour s'assurer, avec une sourcilleuse vigilance, que cette extraordinaire promesse ne reste pas lettre morte.» En «une», Le Figaro annonce que «l'Algérie tourne la page de Bouteflika». Son éditorialiste Arnaud de La Grange ne cache pourtant pas sa méfiance. «Ce feu d'artifice d'annonces démocratiques suffira-t-il à apaiser la crise? Ne sera-t-il qu'un leurre scintillant dans le ciel d'Alger, vite noyé dans le brouillard politicien?», se demande-t-il avant d'appeler aussi les manifestants à la «vigilance».