Le taux d'analphabètes dans les 34 communes des Biban s'élève à 32,33% pour une population de 690.000 âmes, un taux alarmant sachant que la wilaya de Bordj Bou-Arréridj dispose d'un potentiel éducatif adéquat avec un lycée dans 31 communes, des CEM dans toutes les communes alors que chaque douar possède une école primaire. Ce sont donc 225.000 personnes, sinon plus, qui ne savent ni lire, ni écrire. Pour se rendre compte de cet état, il suffit de se rendre dans les centres payeurs des P et T et dans les banques pour constater que toutes les personnes âgées se font assister par un écrivain public pour établir un chèque ou remplir un formulaire. Selon les dernières statistiques annoncées lors d'un séminaire organisé à l'intention des animateurs bordjiens de la lutte contre l'analphabétisme, tenu voici deux jours, ce sont les femmes avec 42,9% contre 21,85% pour les hommes qui sont frappées en premier lieu par ce fléau. Les communes rurales et montagneuses sont les plus touchées, comme la commune montagneuse de Haraza, dans la daïra de Mansourah, où l'on accuse un taux de 60, 64%. Dans cette région, connue pour ses hauts faits d'armes et région natale du célèbre écrivain Abdelhamid Benhadougha, la vie est dure et les filles sont rarement à l'école alors que les garçons, dès l'âge de 7 ans, quittent déjà les bancs de l'école, faute de moyens pour s'instruire. Selon un directeur d'une école primaire contacté par l'Expression et venu assister au séminaire de formation, «dans cette région de plusieurs communes, la vie ressemble encore à celle des années 1920 où l'enseignant a des difficultés monstres pour se rendre à son lieu de travail et les parents préfèrent envoyer leurs enfants au travail que de dépenser des frais quotidiens de transport. Par contre, la ville de Bordj Ghdir, une région enclavée également, est la plus alphabétisée avec un taux de 23,22%. Pour les responsables de la lutte contre l'analphabétisme, cette situation est incompréhensible malgré tous les efforts des pouvoirs publics. Dommage que des chiffres par âge et par sexe n'ont pas été révélés au cours de ce séminaire concernant les 34 communes. Au niveau national, selon la même source, le taux d'analphabètes se situe aux environs de 31,66%. La wilaya de Djelfa occupe la première place avec 54,04% , suivie de Tissemssilt avec 45,11% et Tamanrasset avec 43,72%. Les wilayas les plus alphabétisées sont Alger (18,67%), Annaba (19,51%) et Oran (20,24%).